Le Venezuela mène d'importants exercices militaires par crainte de frappes états-uniennes
Le Venezuela a indiqué avoir entamé, ce mardi 11 novembre, des exercices militaires à grande échelle dans le but de protéger son espace aérien contre d'éventuelles agressions étrangères et de lutter contre "l'impérialisme" états-unien.
Pour cette opération, un important dispositif a été déployé. Le général Vladimir Padrino Lopez, ministre de la Défense, a évoqué des "moyens terrestres, aériens, navals, fluviaux" ainsi que des "missiles, systèmes d'armes, unités militaires" et la "milice bolivarienne". Au total, quelque 200 000 soldats sont mobilisés pour ces exercices qui doivent durer deux jours, a-t-il ajouté.
Lors d'une allocation diffusée par la télévision d'État, il a assuré que ces exercices démontraient "la détermination à nous préparer à défendre notre partie dans tous les domaines, quelle que soit la menace, son intensité, sa proportion".
Ces manœuvres se déroulent dans un contexte de tension croissante avec les États-Unis, suite à l'ordre de l'administration Trump d'envoyer des navires de guerre à proximité du Venezuela.
Ces derniers mois, Washington mené plusieurs frappes dans les Caraïbes sur des navires qu'ils accusent, sans apporter de preuves, d'être liés au trafic de drogue. En début de semaine, deux nouveaux navires ont été ciblés dans une opération qui a fait six morts.
Le bilan humain s’élève désormais à au moins 75 morts dans la vingtaine de frappes menées ces dernières semaines.
Mardi, les États-Unis ont dépêché le Gérard R. Ford, le plus grand porte-avions du monde, dans cette région. Le groupe aéronaval qui accompagne le Ford comprend neuf escadrons aériens, deux destroyers lance-missiles, le navire de commandement intégré de défense aérienne et antimissile USS Winston S. Churchill, ainsi que plus de 4 000 marins, indique CNN.
Donald Trump a également autorisé la CIA à intervenir sur le sol vénézuélien. Selon le président républicain, cette mesure permettra de mettre un terme au trafic de drogue, mais aussi "l'immigration illégale de criminels vénézuéliens", qui arriveraient en masse au Etats-Unis, poussés par Caracas.
Certains y voient un moyen de pression contre le président vénézuélien, qui a été accusé de narcoterrorisme aux États-Unis. Mais Nicolás Maduro accuse Washington d'utiliser ce prétexte pour imposer un changement de régime à Caracas.
Campagne de recrutement
Les frappes états-uniennes, qui ont commencé début septembre, visaient initialement des navires dans la mer des Caraïbes. Puis, Washington a commencé à frapper des navires situés dans l'est du Pacifique, où une grande partie de la cocaïne provenant des plus grands producteurs du monde transite.
Donald Trump a justifié les frappes en affirmant que les États-Unis étaient en "conflit armé" avec les cartels de la drogue et que les bateaux étaient exploités par des organisations terroristes étrangères qui inondaient les villes américaines.
Son administration n'a fourni aucune preuve de ses affirmations et les politiciens américains, y compris les républicains, ont insisté pour obtenir davantage d'informations sur les personnes ciblées et la justification juridique des frappes.
Nicolás Maduro a commencé à mobiliser l'armée de son pays peu de temps après le début des frappes en septembre dernier. Il a ensuite lancé une campagne pour inciter les civils à s'engager, arguant de la menace d'une invasion américaine.
Fin septembre, Vladimir Padrino López a appelé ses compatriotes à se défendre "de l'agression impérialiste contre le Venezuela".
Les milices civiles vénézuéliennes ont été créées par feu le président Hugo Chávez afin d'intégrer les volontaires dans les efforts de défense nationale. Les membres reçoivent une formation militaire et participent souvent à des exercices à grande échelle.