L'influenceuse Candace Owens affirme que Macron a ordonné son assassinat... sans aucune preuve

Sur la plateforme X, Candace Owens, influenceuse et podcasteuse conservatrice américaine, a publié une déclaration « urgente » affirmant que le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte avaient « payé » pour son assassinat.

Sa publication du 22 novembre sur X a été vue plus de 40 millions de fois.

Bien que ses affirmations aient suscité un vif intérêt sur Internet, Owens – à la tête d'une campagne de désinformation prétendant que Brigitte Macron est en réalité un homme – n'a fourni aucune preuve crédible.

Selon Owens, un « haut fonctionnaire du gouvernement français » l'aurait contactée.

« Le feu vert a été donné à une petite équipe du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale », a-t-elle déclaré. « On m'a dit qu'un Israélien faisait partie de ce commando et que les plans avaient été formalisés. »

Dans une déclaration aux médias français, le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a qualifié ces allégations de "fake news", précisant que ses opérations se concentraient sur la lutte contre le terrorisme, la criminalité et la libération d'otages.

Owens a également affirmé que Xavier Poussard, ancien rédacteur en chef du magazine d'extrême droite "Faits et documents" et figure emblématique des théories du complot selon lesquelles Brigitte Macron serait un homme, risquait lui aussi d'être assassiné.

Les fausses allégations selon lesquelles Brigitte Macron serait un homme ont fait le tour du web en 2021, lorsque la journaliste autoproclamée Natacha Rey a affirmé que la Première dame française avait été assignée homme à la naissance.

« C’est une théorie de complot qui s'est très clairement internationalisée en 2024 avec l'entrée en scène de Candace Owens et sa jonction avec l'un des acteurs majeurs de la diffusion de cette théorie du complot : Xavier Poussard », a déclaré à The Cube, l'équipe de vérification des faits d'Euronews, Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, une organisation qui recense les théories du complot.

En juillet, les Macron ont porté plainte pour diffamation contre Candace Owens.

« La fuite en avant dans le complotisme le plus radical de Candace Owens est probablement liée, selon les observateurs, aux poursuites judiciaires qui ont été engagées par les époux Macron il y a quelques mois contre elle, devant un tribunal du Delaware aux Etats-Unis pour l'affaire de diffamation », a ajouté Reichstadt. « On l'a vu arriver en politique il y a quelques années comme une figure de la droite conservatrice américaine, puis elle a ensuite adopté des positions de plus en plus controversées, complotistes et antisémites également. »

« C'est quelqu'un qui explique que les dinosaures n'ont pas existé, qu'on n'a pas marché sur la Lune et qui soutient des thèses complètement folles sur l'assassinat de Charlie Kirk, sur le dossier Jeffrey Epstein », a-t-il ajouté. « Aujourd'hui, elle est lâchée par une partie de la complosphère. »

Le suspect de Charlie Kirk ne s'est pas entraîné avec la Légion étrangère française

Dans le même message sur X, Owens a également affirmé que la personne se présentant comme un employé du gouvernement français qui l'avait contactée lui avait révélé que Tyler Robinson, le suspect de l'assassinat de Charlie Kirk, avait suivi un entraînement au sein de la 13e brigade de la Légion étrangère.

Charlie Kirk, l'un des plus fidèles alliés du président américain Donald Trump et figure de proue du militantisme conservateur, a été abattu lors d'un meeting de campagne à l'Université de l'Utah Valley.

Cette allégation a pris de l'ampleur après que Pavel Dourov, le propriétaire controversé de Telegram, a qualifié ces déclarations de « plausibles ». Dourov fait actuellement l'objet d'une enquête en France pour la complicité présumée de Telegram dans des activités criminelles.

Cependant, un porte-parole du ministère des Armées français a déclaré à The Cube que Robinson n'avait jamais été membre de la Légion étrangère.

« S'il n'a pas servi dans une unité militaire américaine, il n'a pas pu être entraîné par la Légion étrangère », a précisé le porte-parole.

S'appuyant sur cette affirmation, le lendemain de sa publication initiale, Owens a publié une capture d'écran de Google montrant les détails d'un exercice d'entraînement conjoint mené par les Marines américains et la Légion étrangère française au Marine Corps Air Ground Combat Center en Californie du 4 au 25 août.

Commentant la capture d'écran, Owens a déclaré : « Ce n'est pas un hasard si des légionnaires français se sont entraînés aux États-Unis avec nos Marines pendant trois semaines.»

« Une fois ces trois semaines en Californie terminées, un autre exercice d'entraînement militaire a débuté avec des civils à Camp Riley, dans le Minnesota », a-t-elle ajouté. « Des légionnaires français ont été impliqués dans l'assassinat de Charlie Kirk.»

Un porte-parole du ministère des Armées a déclaré à The Cube : « Aucun entraînement de la Légion étrangère n'a eu lieu à Camp Riley, dans le Minnesota, entre le 25 août et le 10 septembre 2025. L'entraînement qui s'est déroulé en Californie s'est terminé le 25 août 2025. »

Des paiements transitant par un club privé français

Dans une autre publication sur X, Owens a affirmé que « des paiements pour des assassinats transitent par le Club des Cents en France », appelant « les patriotes français » à remonter la piste.

Cependant, l'influenceuse n'a fourni aucune preuve à l'appui de ces accusations, tandis que le Club des Cents – un club gastronomique privé et exclusif réservé aux hommes – a refusé de répondre à notre demande de commentaires.

« Je pense que les gens les plus fragiles intellectuellement ou psychologiquement peuvent y croire, puis je pense qu'il y a toute une catégorie de gens qui relaient tout ça en sachant que c'est faux ou qu'en tout cas, il n'y a pas de preuves et que ce n'est pas suffisant », estime Rudy Reichstadt. « Ils le font pour des raisons politiques, idéologiques, parce que ça va dans leur sens et parce qu' ils ont le sentiment de quand même d'embêter leurs adversaires politiques en faisant cela. »