Le chef du Pentagone défend les frappes meurtrières sur les bateaux soupçonnés de trafic de drogue
Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Pete Hegseth, a défendu samedi les frappes sur des bateaux de contrebande de drogue présumés dans les Caraïbes, et a souligné que le président américain Donald Trump peut prendre des mesures militaires "comme il l'entend" pour défendre la nation.
"Si vous travaillez pour une organisation terroriste désignée et que vous apportez de la drogue dans ce pays dans un bateau, nous vous trouverons et nous vous coulerons. Qu'il n'y ait aucun doute à ce sujet", a déclaré Pete Hegseth lors de son discours d'ouverture du Forum national de défense Reagan.
Cette déclaration intervient alors que le très contesté chef du Pentagone fait l'objet d'un examen de plus en plus approfondi en ce qui concerne l'attaque du 2 septembre, au cours de laquelle les forces américaines ont lancé une frappe qui a tué des survivants, dont le Pentagone avait connaissance, d'une première frappe sur un navire suspecté de trafic de stupéfiants.
L'attaque a été menée par le Southern Command, basé en Floride, sous la direction de secrétaire à la Défense. Les législateurs des deux partis ont remis en question la légalité et le contrôle de la campagne, et plusieurs démocrates ont demandé la démission de Pete Hegseth.
Des responsables de l'administration du président américain Donald Trump ont déclaré que M. Hegseth n'avait pas ordonné la frappe supplémentaire, et un amiral qui supervise des éléments de l'opération a également nié avoir donné, reçu ou relayé des instructions visant à tuer toutes les personnes à bord, qui avaient été attribuées au secrétaire à la Défense dans les médias.
Selon Pete Hegseth, il a assisté à la première frappe, mais il est parti à une autre réunion et n'a pas assisté à la seconde. Samedi, le secrétaire à la Défense a déclaré qu'il "aurait pris la même décision" lui-même. Tout en prétendant le soutenir, Pete Hegseth a fait porté la responsabilité opérationnelle ultime à l'amiral Frank Bradley, chef du commandement des opérations spéciales, entendu au Congrès jeudi 4 décembre.
Depuis le début de l'opération, 23 navires ont été pris pour cible et des dizaines de personnes ont été tuées. La dernière frappe, il y a quelques jours, sur un navire suspecté de trafic de stupéfiants, a fait quatre morts, portant le bilan à au moins 87 personnes.
L’autre scandale qui touche Pete Hegseth concerne les suites du « Signalgate ».L’inspection générale du Pentagone - indépendante – a transmis un rapport au Congrès accusant le secrétaire à la Défense d’avoir "créé un risque à la sécurité opérationnelle" lors des frappes contre les houthistes au Yémen, en avril. De hauts responsables de l’administration, jusqu’au vice-président, J. D. Vance, avaient échangé à ce sujet dans un groupe privé sur la messagerie Signal.
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