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Le président roumain Nicușor Dan plaide pour l'adhésion à l'UE de l'Ukraine et de la Moldavie

Europe • Sep 30, 2025, 7:31 PM
9 min de lecture
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À l'instar de nombreux dirigeants de l'Union européenne, le président roumain Nicușor Dan s'est réjoui de la victoire du parti pro-européen lors des élections législatives en Moldavie, dimanche 28 septembre.

Avant de partir au sommet informel de l'UE à Copenhague, il a accordé une interview à Euronews dans laquelle il a dit espérer que les "négociations techniques" pour l'adhésion de cette ancienne république soviétique à l'UE débuteront "même si les négociations ne sont pas officiellement lancées", étant donné la relation spéciale de la Roumanie avec la Moldavie.

"Mais si ce n'est pas le cas, elles se dérouleront de manière à ce que, d'un point de vue structurel et administratif, la Moldavie soit prête pour l'adhésion dès que possible", a-t-il déclaré, précisant être "très optimiste".

Pour lui, le futur ne peut s'écrire autrement après un vote remporté par les pro-UE malgré les "pressions" exercées par la Russie pour tenter d'inverser le scrutin. Il cite alors "des récits qui disent que l'Occident se prépare à déclencher une guerre avec la Russie ou que les gens se préparent à entrer en guerre". "J'ai vu cela se produire très intensément en Moldavie, et la population locale a jugé rationnellement de son avenir", a-t-il assuré.

"Ce qui se passera, c'est que, indépendamment du contexte ou du calendrier officiel des négociations, de nombreuses questions seront abordées lors des négociations techniques avec la Moldavie", a fermement affirmé le chef d'État.

Trouver un "terrain d'entente" avec la Hongrie

Outre l'adhésion de la Moldavie à l'UE, la Roumanie soutient également celle de l'Ukraine, a répété Nicușor Dan. Toutefois, ces négociations se heurtent toujours au veto de la Hongrie, ce qui déclenche une épreuve de force politique avec les autres États de l'UE.

Le président roumain semble également soutenir une contestation qui naît au sein de l'UE quant au veto hongrois. Il estime qu'il s'agit d'une question de "coopération loyale de l'UE", mais il garde l'espoir qu'un "terrain d'entente" puisse être trouvé. Toutefois, l'affrontement politique se résume à une "coopération loyale" entre les pays de l'UE, associée au principe de souveraineté.

"À mon avis, du moins à ce stade, il n'est pas question d'éliminer le droit de veto des pays. Mais sur certaines questions qui sont, pour ainsi dire, plus opérationnelles, nous devons bien sûr être en mesure de prendre des décisions", a souligné le dirigeant roumain.

Même s'il se positionne du côté de Kyiv, le président roumain a paru plus nuancé sur le processus technique concernant l'Ukraine. Outre la Hongrie, il cite notamment une "discussion en suspens" concernant l'agriculture. Selon lui, "l'Ukraine a une production agricole importante, qui bouleverserait les mécanismes existants [de l'UE]".

"D'autre part, l'Ukraine ne répond pas actuellement aux normes que nous imposons au secteur agricole de l'Union européenne", a-t-il également souligné. "Les discussions en cours portent donc sur le fait qu'en termes d'agriculture, l'Ukraine devrait bénéficier d'un statut spécial lui permettant de continuer à exporter de manière significative vers les pays non-européens, tandis que, dans tous les autres domaines, elle devrait être traitée sur un pied d'égalité."

"Bien sûr, l'Ukraine a actuellement un problème encore plus important, mais qui nous concerne tous : la guerre", a-t-il également souligné.

Le président roumain Nicușor Dan et la rédactrice en chef d'Euronews Roumanie Andra Diaconescu à Bucarest, le 30 septembre 2025.
Le président roumain Nicușor Dan et la rédactrice en chef d'Euronews Roumanie Andra Diaconescu à Bucarest, 30 septembre 2025. Euronews Romania

"Violation de la souveraineté"

Dans sa logique, "le traité sur l'Union européenne exige une coopération loyale. Un veto systématique ne signifie pas une coopération loyale. Cependant, pour établir cela, il faut aller devant la Cour de justice, ce qui prend du temps, et c'est pourquoi nous devons trouver des moyens diplomatiques pour aller de l'avant", a-t-il insisté.

Il a ajouté que cette situation est liée à "un vieux débat au sein de l'Union sur le processus de prise de décision", à savoir que "ce principe d'unanimité reflète un principe de souveraineté".

"Lorsque les pays ont rejoint l'UE, la garantie était, ou du moins le traité disait, qu'ils étaient des pays souverains. Et décider pour d'autres pays au nom d'un seul pays serait une violation de la souveraineté. Il s'agit là d'un cas extrême", a souligné Nicușor Dan.

Il prend un autre exemple pour aborder "l'autre extrême" : les finances. "Il est tout à fait légitime que les pays qui contribuent financièrement aient leur mot à dire, mais les pays qui ne contribuent pas ou très peu ne devraient pas être en mesure de bloquer un processus d'affectation de fonds à une cause que de nombreux pays veulent défendre."

"Ici, évidemment, je pense qu'il est légitime qu'il n'y ait pas de possibilité de veto. Et maintenant, entre ces deux extrêmes, il y a la politique, nous avons la politique au sein de l'Union européenne. Nous devons trouver un moyen de négocier", a conclu le président roumain.

Incursions de la Russie : "les choses sous contrôle"

La Roumanie fait partie des pays d'Europe de l'Est dont l'espace aérien a été violé par la Fédération de Russie au cours des dernières semaines.

Le président roumain a salué "la réponse très rapide et concrète des pays membres de l'OTAN" à ces violations, affirmant que cette réponse envoyait "un message aux citoyens de ces pays, à savoir que les choses sont sous contrôle".

Interrogé sur la stratégie de la Roumanie pour contrer les incursions russes dans l'espace aérien roumain, Nicușor Dan a déclaré qu'à la suite des mises à niveau législatives, la Roumanie dispose désormais du "type de réponse qui définit nos contre-mesures", ce qui implique "des forces aériennes roumaines en mission dans d'autres pays et des forces aériennes étrangères en mission en Roumanie, précisément pour envoyer un signal de dissuasion pour tout type d'attaque possible".


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