Les dirigeants européens réaffirment leur soutien à Kyiv

Au lendemain de l'échange extrêmement tendu entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky au sein du bureau ovale vendredi dernier, le président ukrainien a été reçu beaucoup plus chaleureusement à Londres par Keir Starmer. Le premier ministre britannique a annoncé un accord de prêt de 2.74 milliards d’euros à Kiev, pour soutenir les capacités de défense ukrainiennes.

Une "nouvelle ère d'infamie" pour Annalena Baerbock

Ailleurs en Europe , de nombreux dirigeants ont rapidement exprimé leur solidarité avec l'Ukraine, renforçant leur engagement à soutenir Kiev face à la crise en cours.

Annalena Baerbock, a pris la parole pour dénoncer le traitement réservé à Volodymyr. Zelensky par Donald Trump. Selon la ministre allemande des Affaires étrangères, l'échange au sein du bureau ovale a marqué l'entrée dans une "nouvelle ère d'infamie". La responsable politique également souligné que cet événement ne ferait que renforcer l'engagement de l'Allemagne envers l'Ukraine.

"Beaucoup d'entre vous auront dormi difficilement cette nuit face aux vidéos inqualifiables de la Maison Blanche. Franchement, j'ai fait de même", a-t-elle déclaré.

Annalena Baerbock a souligné que la nouvelle administration Trump a jeté une ombre et constitue une menace pour le système international fondé sur des règles, indiquant qu'il est urgent de défendre l'ordre en place et de soutenir la force de la loi contre la "puissance du plus fort."

"Autrement, aucun pays libre ne peut dormir en paix avec un voisin plus fort. Tout cela est évident depuis un certain temps et c'est pourquoi nous travaillons depuis un certain temps sur de nouvelles alliances renforcées avec tous ceux dans le monde qui sont prêts à continuer à défendre un ordre international fondé sur des règles et la force de la loi, plutôt que le droit du plus fort".

Son message fait écho à celui de Kaja Kallas, chef de la politique étrangère de l'UE, qui a estimé qu'il était grand temps pour les Européens de remettre en question le leadership des États-Unis dans le monde libre et insisté sur le fait qu'un changement s'imposait face à la direction actuelle des États-Unis.

La Lituanie appelle à "renforcer les capacités de dissuasion de l'alliance"

Gitanas Nausėda, qui a exprimé son soutien à l'Ukraine samedi, a déclaré plus tard qu'il n'avait "aucun doute sur le fait que les États-Unis resteront le leader sur la scène internationale".

Le président lituanien a ajouté que l'Europe devait faire davantage pour maintenir l'attention des États-Unis non seulement sur l'Ukraine, mais aussi sur l'UE et l'OTAN. Il a également noté que Bruxelles devrait utiliser le prochain sommet de l'OTAN pour "renforcer les capacités de dissuasion de l'alliance".

Le dirigeant a insisté sur le fait que l'incident soulignait l'importance de maintenir le dialogue et les négociations, ajoutant qu'un accord de paix potentiel était dans l'intérêt mutuel de l'Ukraine et des États-Unis.

La Pologne prône le dialogue entre Washington et Kyiv

De son côté, le ministre polonais de la Défense, Władysław Kosiniak-Kamysz, a affirmé que Trump restait un allié fiable pour Varsovie, même après les événements survenus à la Maison Blanche.

Le responsable politique a souligné que la Pologne continuerait de coopérer avec toutes les administrations américaines, tout en réaffirmant son soutien à l'Ukraine. Selon lui, la reprise des négociations de paix serait bénéfique pour l'Ukraine et la Pologne. La Pologne, grâce à ses bonnes relations avec Washington, pourrait jouer un rôle clé dans la facilitation de ces pourparlers.

La Roumanie appelle à empêcher la Russie "à se réarmer "

Le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, a rencontré son homologue moldave, Maia Sandu, dans la capitale Chisinau. Il a réaffirmé son soutien à l'Ukraine, soulignant qu'aucune décision sur l'avenir du pays ne pouvait être prise sans la participation de Kiev.

Les deux chefs d'État ont plaidé pour une "paix durable, avec des garanties de sécurité, afin que la Russie n'ait pas de répit pour se réarmer et déclencher une nouvelle guerre".

Ilie Bolojan a également soutenu l'idée de la Première ministre italienne Giorgia Meloni d'organiser un sommet entre les États-Unis, l'Europe et les alliés pour discuter de l'Ukraine et d'autres défis internationaux en matière de sécurité.