Turquie : près de 200 personnes jugées pour avoir participé à des manifestations illégales

En Turquie, 189 personnes, pour la plupart des étudiants, ont comparu devant la justice d'Istanbul ce vendredi, accusées d'avoir participé à des manifestations interdites et d'avoir refusé d'obéir aux ordres de dispersion de la police. Certains ont également été accusés de port d'armes.
En réponse, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal de la ville pour demander l'acquittement de tous les prévenus, qui, selon eux, exerçaient leurs droits constitutionnels.
Vague d'indignation après l'arrestation du maire d'Istanbul
Les manifestations auxquelles ceux-ci auraient pris part faisaient suite à l'incarcération en mars dernier, du maire d'opposition de la ville, Ekrem Imamoglu, qui a suscité une vague d'indignation et de mobilisation antigouvernementale à travers tout le pays.
L'arrestation de l'élu sur la base d'accusations de corruption a pour de nombreux Turques été motivée par des raisons politiques, Ekrem Imamoglu étant considéré comme le principal rival de Recep Tayyip Erdoğana Erdogan lors des élections présidentielles qui se tiendront en 2028.
Le gouvernement réfute ces allégations, assure que l'indépendance du système judiciaire est pleinement respectée en Turquie.
Étudiants et parents, main dans la main pour réclamer l'acquittement des accusés
Lors de l'audience d'ouverture, les avocats ont demandé l'acquittement des 189 accusés.
Parmi les accusés figure Derin Doga Kus, une étudiante de l'université d'Istanbul, arrêtée à son domicile le 24 mars et libérée la semaine dernière en même temps que des dizaines d'autres étudiants.
"J'ai passé 18 jours à la prison de Silivri et j'ai été libérée il y a une semaine.", a témoigné Doga Kus. "Nous avons tous manqué nos examens. Certains ont perdu leur emploi. "Il ne s'agit pas d'une procédure légale, mais d'une procédure où la loi est bafouée", a ajouté la jeune femme.
Sa libération et celle des autres étudiants fait suite à des efforts concertés de la part des parents pour que leurs enfants soient libérés, beaucoup d'entre eux organisant des veillées quotidiennes devant la prison de Silivri, à l'ouest d'Istanbul.
Avni Gundogan, le père d'un autre accusé, faisait partie des centaines de personnes qui se sont rassemblées devant le tribunal pour soutenir les étudiants.
"Ils se sont engagés dans des activités démocratiques, pacifiques et légitimes. Ils ont exercé leurs droits constitutionnels, et leurs droits ont été violés", a t-il confié. "Nous demandons un verdict d'acquittement pour nos enfants."
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