Une nouvelle étude établit un lien entre les troubles du sommeil et l'automutilation chez les adolescents

Selon une nouvelle étude, les jeunes adolescents qui ont des problèmes de sommeil risquent davantage de s'automutiler lorsqu'ils atteignent l'âge de 17 ans.

Des chercheurs britanniques ont constaté que les problèmes de sommeil déclarés à l'âge de 14 ans étaient directement associés à un comportement d'automutilation à la fois à ce moment-là et à l'âge de 17 ans.

Les résultats indiquent que les habitudes de sommeil peuvent avoir des effets durables sur le bien-être des adolescents, ont déclaré les chercheurs.

"L'automutilation est l'une des principales causes de décès chez les adolescents et les jeunes adultes", a déclaré Nicole Tang, l'une des auteurs de l'étude et psychologue clinicienne à l'université de Warwick.

« Étant donné qu'un sommeil insuffisant et fragmenté est souvent un signe avant-coureur ou concomitant de pensées et de comportements suicidaires, nous disposons d'un outil utile pour surveiller les risques et assurer une prévention anticipée », a-t-elle ajouté.

Ces dernières années, le manque de sommeil et l'automutilation chez les jeunes sont apparus séparément comme des problèmes de santé publique en Europe.

Selon une étude réalisée en 2020, la proportion d'adolescents qui respectent les recommandations en matière de sommeil les jours d'école varie de 32 % en Pologne à 86,3 % dans la partie flamande de la Belgique.

L'American Academy of Sleep Medicine (AASM) recommande aux jeunes de 13 à 18 ans de dormir entre huit et dix heures par nuit pendant la semaine.

La dernière étude, publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry, a porté sur plus de 10 000 participants âgés de 14 ans au Royaume-Uni.

Ils ont été interrogés sur leurs problèmes de sommeil, notamment sur la durée de leur sommeil les jours d'école, le temps qu'il leur fallait pour s'endormir et la fréquence de leurs réveils nocturnes.

Ces jeunes de 14 ans ont également été interrogés sur leur rapport à l'automutilation.

La même question leur a été posée à nouveau trois ans plus tard, lorsqu'ils ont atteint l'âge de 17 ans.

Selon l'étude, les jeunes adolescents qui dormaient moins les soirs d'école, qui se réveillaient plus souvent pendant la nuit ou qui mettaient plus de temps à s'endormir étaient plus susceptibles de signaler des actes d'automutilation à l'âge de 14 et 17 ans.

Les problèmes de sommeil augmentaient ces risques même après que les chercheurs aient pris en compte d'autres facteurs connus, tels que l'âge, le sexe, le statut socio-économique, les cas antérieurs d'automutilation, l'estime de soi et la dépression.

Difficile pour l'heure d'expliquer le lien entre le manque de sommeil et l'automutilation. Les chercheurs ont tenté de déterminer si un mauvais sommeil pouvait être lié à une mauvaise prise de décision, augmentant ainsi le risque d'automutilation, mais ce n'est pas le cas.

Néanmoins, les chercheurs ont noté que le sommeil est un "facteur de risque modifiable", ce qui signifie qu'améliorer la qualité et la durée du sommeil des adolescents peut contribuer à réduire le risque d'automutilation et avoir des effets bénéfiques à long terme.

"Bien qu'il s'agisse clairement d'une corrélation négative, nous pouvons agir pour y remédier", a déclaré Michaela Pawley, l'une des auteurs de l'étude et chercheuse en psychologie à l'université de Warwick.

"Si le lien entre le sommeil et l'automutilation est confirmé et que des interventions bien ciblées sont mises en place dans les écoles et les foyers, nous pouvons agir pour inverser la tendance", a-t-elle ajouté.

Si vous pensez avoir des tendances suicidaires et avez besoin de parler, veuillez contacter Befrienders Worldwide, une organisation internationale qui dispose de lignes d'assistance dans 32 pays. Rendez-vous sur befrienders.org pour trouver le numéro de téléphone correspondant à votre pays.