Le président ouzbek à Paris pour renforcer les relations, notamment dans l'énergie

Le président de l'Ouzbékistan, Chavkat Mirzioïev, est à Paris pour une visite d'État, il s'agit de sa troisième visite en France, après octobre 2018 et novembre 2022.
La cérémonie officielle d'accueil du président s'est tenue au monument des Invalides à Paris mercredi, où il a été salué par Emmanuel Macron, qui l'accueillera jusqu'à jeudi.
Les deux dirigeants et leurs délégations se sont ensuite rencontrés au palais de l'Élysée pour discuter des relations franco-ouzbèkes, en mettant l'accent sur le commerce et l'économie. Les discussions ont également porté sur l'encouragement de la coopération avec les sociétés et les entreprises françaises.
Un partenariat tourné vers l'avenir : c'est en ces termes que l'Elysée a présenté l'ensemble des accords signés mercredi à Paris par les deux présidents.
Un partenariat avant tout énergétique, et, notamment, centré sur un des thèmes les plus discutés actuellement, les métaux rares et stratégiques. 90% des exportations d’Ouzbékistan vers la France correspondent à des livraisons de composés d'uranium. "En 2023, l’Ouzbékistan nous a fourni autour de 8% de l’uranium dont nous avons besoin", note Radio France, soit 1 730 tonnes… essentiellement des composés d’uranium, pour un montant de 93 millions d’euros.
L’ex-république soviétique est le 5e producteur mondial d’uranium, avec 8% des volumes extraits en 2021, mais elle détient seulement 2% des réserves récupérables de la planète. Mais le pays se montre ambitieux : produire 7 000 tonnes en 2030, contre 4 000 tonnes en 2023 - et concurrencer le Kazakhstan, le n°1 mondial, avec près de 50% de la production, et 15% des réserves.
De l'autre côté, le pays post-soviétique, s'ouvrant peu à peu au monde et affichant un taux de croissance envieux de 6%, cherche des partenaires pour accélérer cette mue, notamment technologique. Tachkent veut également réduire sa dépendance au gaz, d'une part, et à la Russie, de l'autre.
Paris veut élargir la liste des entreprises tricolores implantées en Ouzbékistan, une cinquantaine pour l'instant, avec, encore une fois, l'énergie à la clé : l'EDF, le plus gros investisseur français, à hauteur de 1 milliard d’euros avec ses partenaires, puis Total Energies, présent notamment dans le photovoltaïque.
Paris est ainsi le seizième partenaire commercial de ce pays d'Asie centrale, précise la RFI, restant ainsi un fournisseur secondaire, très loin derrière la Chine, la Russie et le Kazakhstan qui occupent le podium.
En 2023, la France exportait pour 621 millions d'euros. Une tendance à la hausse puisque c'est cinq fois plus qu'en 2019. L'industrie française envoie des avions, des parfums, des cosmétiques, des produits pharmaceutiques ainsi que des machines et des équipements, notamment agricoles. Il en sera d'ailleurs question durant cette visite d'État.
A part la déclaration commune sur le partenariat stratégique, Macron et Mirzioïev ont paraphé les accords sur la mobilité des spécialistes et des étudiants, l'exemption mutuelle de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et un programme de coopération pour la mise en œuvre de projets d'une valeur de 6,5 milliards d'euros.
D'autres accords sur "l'éducation, la finance, la technologie, les soins de santé, la culture et d'autres domaines" ont également été conclus, selon la déclaration.
Tout en conservant des liens traditionnellement étroits avec Moscou, au cours des dernières années, Tachkent, sous la présidence de Mirzioïev, s'est tourné vers les réformes et des relations plus étroites avec l'Occident.
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