Les États-Unis révoquent tous les visas accordés aux ressortissants du Soudan du Sud

Les États-Unis révoquent tous les visas détenus par les détenteurs de passeports sud-soudanais après que l'administration Trump a critiqué le pays africain pour ne pas avoir accepté le retour de ses citoyens rapatriés "en temps voulu".
Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré que les États-Unis bloqueraient également l'arrivée de tout citoyen du Soudan du Sud sur le territoire américain.
"Chaque pays doit accepter le retour de ses citoyens en temps voulu lorsqu'un autre pays, y compris les États-Unis, cherche à les expulser", a déclaré Marco Rubio, ajoutant que "le gouvernement de transition du Soudan du Sud n'a pas respecté pleinement ce principe".
"Il est temps que le gouvernement de transition du Soudan du Sud cesse de profiter des États-Unis", poursuit-il.
Cette décision signifie que les citoyens du Soudan du Sud pourraient être renvoyés dans un pays où les récentes tensions font craindre une nouvelle guerre civile, selon l'ONU.
Un pays très dépendant de l'aide humanitaire
L'administration de l'ancien président Joe Biden avait accordé aux ressortissants sud-soudanais vivant aux États-Unis un "statut de protection temporaire" (TPS) qui leur permettait de rester dans le pays pendant une période déterminée. Ce statut devait expirer le 3 mai.
Washington a massivement renforcé les mesures anti-immigration depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier, mais c'est la première fois que tous les détenteurs de passeports d'un même pays sont visés.
Le gouvernement du Soudan du Sud n'a pas encore réagi à l'annonce de Marco Rubio.
Des années de conflit ont rendu cette nation d'environ 11 millions d'habitants très dépendante de l'aide humanitaire, qui a été durement touchée par les récentes coupes de l'administration Trump dans le programme USAID.
Le paysage politique du Soudan du Sud est fragile et les récentes violences entre les forces gouvernementales et les groupes d'opposition armés ont aggravé les tensions, certains analystes estimant que le pays est au bord d'une nouvelle guerre civile.
Tensions entre le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar
La guerre civile de cinq ans au Soudan du Sud - qui a fait 400 000 morts - a commencé en 2013 et s'est terminée par un accord de paix en 2018 qui a réuni le président Salva Kiir et son rival de longue date, le premier vice-président Riek Machar, au sein d'un gouvernement d'unité.
L'accord de partage du pouvoir de 2018 entre les deux hommes a mis fin au conflit, mais n'a pas été pleinement mis en œuvre.
Le mois dernier, le principal parti d'opposition du pays a déclaré que l'accord s'était effondré après l'arrestation de Riek Machar, accusé d'avoir tenté d'inciter à la rébellion.
Fin mars, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a exhorté les dirigeants régionaux et internationaux à empêcher le Soudan du Sud de tomber "dans l'abîme" d'une nouvelle guerre civile.
À la suite des récents affrontements, certains pays occidentaux ont fermé leurs ambassades dans le pays, tandis que d'autres, dont les États-Unis, ont réduit le personnel de leurs ambassades.
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