...

Logo Yotel Air CDG
in partnership with
Logo Nextory

De la France à Fátima à pied avec une remorque : l'incroyable aventure d'un Franco-Portugais

• Jul 8, 2025, 8:05 AM
8 min de lecture
1

Tout a commencé lorsque la voiture de José Serge de Freitas, un Franco-Portugais de 45 ans vivant dans une petite ville du département des Vosges, dans le nord-est de la France, est tombée en panne : "J'ai commencé à marcher de plus en plus et je me suis rendu compte que la marche m'aidait à réfléchir et à me retrouver", explique-t-il à Euronews.

Il a donc commencé à faire des marches de plus en plus longues. Sa situation familiale n'est pas facile et l'oblige à chercher du réconfort : sa femme l'a quitté pour un client du bar qu'ils tenaient tous les deux et qu'ils ont fini par vendre.

C'est au cours d'une conversation avec son frère João que l'idée lui est venue : et s'il marchait entre sa maison de Champ-le-Duc et Fátima au Portugal ?

Marcher près de deux mille kilomètres n'est pas seulement une idée folle et difficile, c'est aussi une logistique compliquée : comme il est impossible de mettre dans un sac à dos tout ce dont on a besoin pour un voyage de plusieurs mois, il décide d'emporter une remorque avec une tente, des vêtements, des provisions et divers objets utiles. C'est donc une trentaine de kilos que José Serge tire depuis le début de son périple, le 9 mars dernier.

Os pontos de partida e chegada estão separados por quase dois mil quilómetros
Os pontos de partida e chegada estão separados por quase dois mil quilómetros Waze/Captura de ecrã

Cela fait quatre mois que le voyage a commencé. Si tout va bien, l'odyssée devrait se terminer le dimanche 13 à Fátima. Suivront quelques jours de repos au Portugal avec sa nouvelle compagne et sa sœur qui vit à Beja. Quant à la caravane, il ne la ramènera pas et elle a déjà une destination : elle sera exposée dans un musée à Fátima et montrée aux pèlerins lors des festivités du 13 mai l'année prochaine.

Après un long périple à travers la France et l'Espagne, la frontière portugaise a finalement été franchie le 28 juin.

José Serge de Freitas à la frontière portugaise.
José Serge de Freitas à la frontière portugaise. DR / Facebook de José Serge de Freitas

Si le besoin d'introspection était le but premier de ce voyage, il y a d'autres raisons à cette entreprise : une preuve d'amour pour sa nièce Luna, qui est handicapée, et un hommage à tous les Portugais qui ont fait le voyage inverse il y a plusieurs décennies : "Je voulais honorer tous les Portugais qui ont fait le saut en France dans les années 1960, dont beaucoup à pied, et dont beaucoup ne sont pas arrivés à destination", explique-t-il.

Si la foi est la principale motivation de ceux qui font habituellement le voyage à Fátima, José Serge se dit "croyant, mais pas pratiquant". Cependant, il "prie tous les jours", notamment pour sa nièce, et il prie beaucoup en marchant.

Il reste en contact avec ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux, en particulier sa page Facebook, qui l'a beaucoup aidé dans son parcours : "Chaque jour, je reçois entre 600 et 1 600 messages", explique-t-il. C'est également grâce à cette base de soutien que le voyage est possible, car de nombreuses personnes lui offrent de l'eau, des provisions ou un endroit où dormir.

Tout au long du voyage, les nuits varient entre la tente, les maisons des personnes qui proposent de l'héberger, des lieux publics comme les gymnases ou, lorsqu'il cherche un peu plus de confort ou un jour de repos, les hôtels et les auberges de jeunesse. Jusqu'à présent, il a fait 83 arrêts. Il a été beaucoup plus aidé en France et au Portugal qu'en Espagne, comme il le raconte dans la vidéo ci-dessous.

L'une des étapes les plus difficiles a eu lieu il y a quelques jours, lorsqu'il a dormi dans un parc éolien près de la ville d'Estreito, dans le district de Castelo Branco : la route pour atteindre les tours éoliennes était escarpée et gravillonnée, ce qui rendait l'ascension avec la remorque très difficile. "Je fais habituellement cinq kilomètres en une heure, mais cette fois-ci, il m'a fallu deux heures et demie pour faire deux kilomètres. J'ai cru que j'allais mourir", explique-t-il. À cela s'ajoute la chaleur intense ressentie ces derniers jours : "Je suis très fatigué", avoue-t-il.

L'aventure de l'ascension du parc éolien s'est cependant bien terminée, la GNR lui offrant de l'eau et de l'aide, et la protection civile lui apportant un repas sous la tente.

L'objectif final n'est plus qu'à quelques jours et à des dizaines de kilomètres. Lorsqu'il arrivera à Fátima, José Serge aura le certificat tant attendu du Sanctuaire prouvant qu'il a effectué ce pèlerinage. Un voyage qui rassemble de plus en plus de fans, mais il y en a un que José Serge aimerait particulièrement attirer : "J'aimerais que Cristiano Ronaldo, qui est originaire de Madère comme mes parents, voie ce que je fais", a-t-il déclaré à Euronews.