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Tourisme médical : "les dents en Turquie" valent-elles la peine ?

• Oct 28, 2024, 5:21 PM
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De plus en plus de patients du Royaume-Uni, d'Irlande et d'autres pays européens se rendent en Turquie pour y subir des interventions dentaires esthétiques à des prix abordables.

Cette tendance croissante du tourisme médical est connue sous le nom de "dents de Turquie".

S'il peut sembler tentant d'économiser de l'argent, ce type de voyage comporte des risques sérieux qui peuvent entraîner des problèmes dentaires à long terme.

Alex Foo, médecin chez Aria Dental, souhaite que les voyageurs soient davantage conscients des dangers.

Comment les "dents de Turquie" sont devenues une tendance de voyage populaire

De nombreuses cliniques dentaires turques proposent des forfaits apparemment attrayants, combinant des vols, des séjours à l'hôtel et des traitements dentaires bon marché, à une fraction du coût par rapport au Royaume-Uni et à d'autres pays européens.

Toutefois, M. Foo recommande la prudence et prévient que ce qui peut sembler être une bonne affaire au départ peut finir par coûter beaucoup plus cher à long terme.

"Tous les dentistes turcs ne sont pas mauvais, mais ceux qui s'adressent spécifiquement aux patients britanniques et irlandais ont tendance à utiliser des techniques de traitement agressives", explique M. Foo.

"Dans de nombreux cas, ils pratiquent des procédures telles que le perçage excessif, qui peut causer des dommages importants aux dents".

Un forage excessif pour préparer les dents à recevoir des couronnes ou des facettes peut entraîner des lésions nerveuses, laissant les patients dans la douleur ou nécessitant d'autres traitements tels que des canaux radiculaires.

Votre traitement médical prend fin avec votre retour en avion

Les patients qui subissent des soins dentaires en Turquie rentrent souvent chez eux avec des problèmes qui nécessitent des soins urgents.

"Nous avons vu des patients dont les couronnes ou les bridges s'étaient détachés ou étaient tombés peu de temps après leur retour. Dans certains cas, les colles ou les ciments utilisés ne sont pas de qualité, ce qui augmente le risque d'échec", explique M. Foo.

Le problème des traitements effectués à l'étranger est la difficulté d'obtenir des soins de suivi une fois rentré dans son pays.

Les dentistes locaux sont souvent réticents à effectuer des réparations en raison des risques juridiques encourus, ce qui laisse les patients avec un travail dentaire de qualité médiocre.

Ainsi, si les coûts initiaux en Turquie peuvent sembler moins élevés, Foo souligne que les patients doivent souvent faire face à des coûts à long terme plus élevés en raison de la nécessité de réparations et de remplacements.

Dans le pire des cas, certains patients sont revenus avec de graves infections, qui peuvent détruire l'os sous-jacent et rendre les implants dentaires impossibles.

"Dans certains cas, les patients peuvent même avoir besoin de prothèses dentaires en raison des dommages causés", ajoute M. Foo.

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

M. Foo encourage tous ceux qui envisagent un traitement à l'étranger à peser soigneusement les risques et à prendre en compte la qualité des soins qu'ils pourraient recevoir.

"Les économies peuvent sembler attrayantes au départ, mais les risques de malfaçons, de complications et d'absence de suivi l'emportent largement sur les avantages financiers à court terme", ajoute-t-il.

"Il est toujours utile de consulter un dentiste local réputé pour discuter d'options plus sûres et plus fiables".

Pas que les dents

Encore une fois, sans porter verdict sur tous les professionnels de santé en Turquie, les critiques pointent des lacunes dans d'autres secteurs de santé.

Ainsi, les médias français ont rapporté le cas de Mathieu, un étudiant français de 24 ans, s'est suicidé en juin dernier après une greffe de barbe réalisée en Turquie qui ne s'est pas passée comme prévu.

Après avoir subi l'opération à Istanbul en mars, pour 1300 euros, soit cinq fois moins que le coût de la procédure similaire en France, il se réveille avec le visage tuméfié.

Mathieu effectue des recherches sur le chirurgien qui l’a opéré - il s'avère que ce dernier était en réalité agent immobilier. 

Son cuir chevelu ne se remet pas de la greffe de barbe : 900 bulbes ne repousseront jamais, lui annoncent les médecins à son retour en France. Quant à sa nouvelle barbe, elle est irrégulière, mal dessinée et la repousse n’apparaît pas naturelle. 

Le jeune homme commence à souffrir de dysmorphisme, son état psychologique continue de se dégrader et il se donne la mort dans son domicile à Paris trois mois après son opération en Turquie.