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RDC : la lutte contre le Mpox entravée par les combats avec le M23

• Mar 12, 2025, 6:40 AM
3 min de lecture
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L’est du Congo, déjà en proie à de multiples crises sanitaires, subit un revers majeur dans la lutte contre le Mpox en raison de l’intensification des combats.

Ce conflit perturbe gravement les efforts de santé publique et met en péril les traitements contre l'épidémie de variole qui frappe la région. Les hôpitaux dans l'est, autrefois en première ligne de la réponse à l'épidémie, sont désormais confrontés à des pénuries de médicaments et à des attaques directes. Les vaccins récemment arrivés ne parviennent pas à atteindre les zones de combat, et des milliers de patients, y compris ceux atteints de la variole, ont fui, rendant leur prise en charge de plus en plus difficile. Le Dr Serge Munyahu Cikuru, responsable de la zone de santé de Miti Murhesa dans la province du Sud-Kivu, a souligné l’ampleur de la situation : "l'insécurité a tout perturbé."

Malgré une légère augmentation du nombre de cas, le Congo est confronté à une chute importante dans la détection des nouvelles infections. Le pays a enregistré 16 255 cas de variole, selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, mais cette augmentation ne reflète pas pleinement la réalité sur le terrain. Les combats ont coupé l'est du Congo du reste du pays, compliquant la collecte de données et limitant l'accès aux soins. Le Dr Cikuru a ajouté : "La situation est très difficile, et nous craignons une augmentation du nombre de cas en raison de la situation actuelle."

Une pénurie de médicaments

Dans la zone de Miti Murhesa, plus de 600 patients atteints de la variole ont fui les hôpitaux face à l'intensification des combats. "La guerre a compliqué notre accès aux médicaments", a déclaré Mubake Buroko Patrick, un patient qui a survécu grâce aux traitements limités disponibles. Seuls deux des quatre centres de traitement fonctionnent actuellement dans la région, et le manque de médicaments reste une source de grande inquiétude.

Les autorités sanitaires, notamment le Dr Ngashi Ngongo, responsable de l'incident Mpox au CDC Afrique, ont entamé des discussions pour la création d’un corridor humanitaire. Cependant, cela nécessiterait la suspension temporaire des hostilités pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers les zones affectées.

Des efforts humanitaires sous tension

Alors que les hôpitaux peinent à maintenir leur fonctionnement, les rebelles du M23 continuent d’étendre leur contrôle sur la région, exacerbant les difficultés d'accès aux zones touchées par l’épidémie. Les patients, pris entre les combats et la maladie, se retrouvent à devoir choisir entre rester dans des zones dangereuses ou fuir sans recevoir de soins appropriés.

Les équipes de santé locales font face à une pression croissante, cherchant à gérer les cas avec les fournitures limitées disponibles. "Les soins aux patients se poursuivent, mais la pénurie de médicaments est une préoccupation majeure", a précisé le Dr Cikuru. Le Congo est désormais à un carrefour où la guerre et l’épidémie s’entrelacent, rendant chaque jour un peu plus difficile la lutte contre la variole et les autres maladies qui ravagent la région.

L'issue de cette crise dépendra largement de la capacité des acteurs humanitaires à ouvrir des corridors d'accès, tout en espérant une désescalade du conflit pour permettre un retour à la normale dans les efforts de santé publique.