Afrique du Sud : la coalition sous tension face à la hausse de la TVA

L’Afrique du Sud se trouve plongée dans une crise budgétaire, alors que le gouvernement se débat avec un blocage politique sur la mise en œuvre de sa réforme fiscale.
Le ministre des Finances, Enoch Godongwana, a défendu une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), passant à 15,5 %, pour éviter un déficit budgétaire de 13,5 milliards de rands. Cependant, cette mesure cruciale fait face à une opposition farouche du Parti de l'Alliance Démocratique (DA), deuxième plus grande formation politique de la coalition d'unité nationale.
Le DA a porté l’affaire devant les tribunaux, contestant la hausse de la TVA et menaçant de paralyser l’adoption du budget. Ce recours judiciaire, prévu pour le 22 avril 2024, pourrait avoir des répercussions profondes sur la stabilité politique du pays. Le DA, traditionnellement favorable aux affaires, accuse le gouvernement de mettre en place une politique fiscale qui nuirait à la classe moyenne et à l’économie dans son ensemble. De son côté, l’ANC, dirigée par Godongwana, tente de rallier des partis extérieurs à la coalition pour faire passer ce projet de loi indispensable à la mise en œuvre du budget.
Cette crise s’inscrit dans un contexte de plus en plus incertain, avec des investisseurs qui scrutent chaque mouvement politique. Le départ du DA de la coalition pourrait ouvrir la voie à une montée en puissance des Economic Freedom Fighters (EFF), un parti de gauche radicale. Cette situation inquiète particulièrement les marchés, qui redoutent une instabilité accrue en cas de changement de cap économique.
Alors que la tension monte, la question reste ouverte : le gouvernement sud-africain parviendra-t-il à surmonter cette impasse ? Le verdict du tribunal, qui pourrait redéfinir les contours de la politique fiscale du pays, est attendu avec impatience. Le 6 mai prochain, lorsque le parlement se réunira après les vacances de Pâques, pourrait marquer un tournant décisif dans la gestion de cette crise.
En l’absence d’un accord rapide, l’avenir de la coalition gouvernementale, déjà fragilisée par ces tensions internes, pourrait être en jeu.
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