Libye : sans unité politique, l’ONU redoute une reprise des violences

La Libye traverse une période particulièrement instable alors qu’un cessez-le-feu signé en 2020 maintient, jusqu’à un certain point, la paix fragile. Cependant, l’absence de progrès politique et la persistance des luttes internes risquent de précipiter une nouvelle crise.
Depuis la signature de cet accord, la situation sécuritaire dans le pays reste volatile. Selon Hanna Tetteh, Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour la Libye, "l'accord de cessez-le-feu de 2020 tient largement, mais la situation sécuritaire reste volatile". En effet, malgré l’apparente accalmie, les tensions sur le terrain ne cessent d’augmenter. Les groupes armés qui se disputent le contrôle territorial, notamment dans la région de Tripoli, ne cessent de renforcer leur présence militaire. Ces récentes mobilisations dans la capitale ravivent les craintes d’une escalade violente.
Dans le sud du pays, les forces de l’armée nationale libyenne poursuivent leur consolidation du pouvoir, ce qui engendre des conflits violents avec les acteurs locaux. À Qatroun, des affrontements ont fait des pertes humaines importantes, accentuant les divisions. Cette instabilité est aggravée par la gestion fragmentée des ressources et la concurrence politique qui divise le pays.
Un autre facteur clé du blocage politique est l’absence d’un budget unifié. Le pays est toujours divisé entre plusieurs gouvernements rivaux, ce qui empêche une gestion cohérente des finances et des ressources. Cette situation a exacerbé la crise économique, entraînant une inflation galopante et une dévaluation rapide du dinar libyen.
Les dirigeants libyens s’accordent sur le besoin d’un processus politique inclusif, mais l’absence de consensus réel entre les factions politiques demeure un obstacle majeur. L’ONU insiste sur la nécessité d'une vision commune pour l’unification des forces de sécurité et des institutions, mais sans un compromis sérieux entre les différentes parties, la situation pourrait se dégrader davantage.
Les appels à une réforme structurelle et à un renforcement de la gouvernance n’ont pas suffi à apaiser les tensions internes.
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