Kenya : les corbeaux menacent-ils l'économie ?
Perchés sur les fils téléphoniques, les corbeaux familiers encore appelés corneille de l'Inde représentent une menace grandissante au Kenya.
Leur population a explosé, et cette espèce envahissante est désormais classée comme nuisible par la loi kenyane sur la faune et la flore. Pour les fermiers comme Julius Charo, qui élève divers types de bétail, la situation devient de plus en plus intenable : Je veille toujours à apporter suffisamment de nourriture pour ma ferme. Cependant, lorsque les corbeaux commencent à se disputer la nourriture, celle-ci devient insuffisante. Cela m’a contraint à vendre une partie de mes porcs, et il ne m'en reste plus que deux à gérer.
Les corbeaux ne se contentent pas de manger les aliments destinés aux animaux, ils s'attaquent parfois directement aux animaux eux-mêmes. À Watamu, une ville côtière, ces oiseaux perturbent même les vacances des touristes. Face à cette invasion, certains hôtels ont installé des pièges pour les capturer, avant de les exterminer, tandis que d'autres préfèrent les chasser activement. Eric Kinoti, coordinateur du programme Crows No More à A Rocha Kenya, pense que l'abattage est essentiel pour protéger les humains : les corbeaux domestiques indiens sont porteurs de plus huit maladies transmissibles de l'animal à l'homme, dont le virus du Nil occidental et le virus de Newcastle.
Les corbeaux familiers, arrivés au Kenya en 1947, ont vu leur population se développer de manière incontrôlée. Leur nombre est estimé aujourd'hui à 700 000. Les efforts pour contrôler l'espèce par l'abattage ont été irréguliers et inefficaces. Les experts recommandent d'adopter une approche régionale, en collaborant avec les pays voisins afin de maîtriser la propagation de cette espèce nuisible.
Malgré les progrès réalisés, le manque de fonds et de ressources demeure un obstacle majeur dans la lutte contre les corbeaux familiers. Cette insuffisance de soutien compromet l'efficacité des efforts déployés, ce qui pourrait entraîner la persistance des effets négatifs sur les écosystèmes et l'économie du Kenya.