RDC : à Bukavu, du rap et du slam au Festiras pour prêcher la paix
Des artistes sur une scène à Bukavu, pour prêcher la paix. C’est le défi que s’était fixé la 3e édition de Festiras : un festival de rap et de slam dans la capitale du Sud-Kivu, en RDC.
Des genres engagés, choisis pour dénoncer l’insécurité quasi endémique dans l’Est du pays. La musique prenant ici les allures d’une arme, pour des populations qui sont sur le qui-vive.
“On est dans le combat, dans le souci de changer, le souci de faire monter la jeunesse. On a le souci de prêcher le message de paix, le message de vivre ensemble. Alors, on espère que ça ira.” , raconte Alidor Chibembe, Organisateur du festival.
Et pour que le rap et le slam jouent leur partition, les organisateurs du festival ont misé sur un bataillon cosmopolite. Des artistes locaux et étrangers ont eu voix au chapitre.
Avec pour tête d’affiche Hiro le Coq. Le rappeur français d'origine congolaise pense qu’il faut sortir de l’inertie face à l’agression présumée du Congo par le Rwanda.
“Il faut continuer de dénoncer. Il y a agression. Encore une fois, là où je me place, il y a agression. Mais la question, après avoir dénoncé, qu'est-ce qu'on fait ? Surtout la suite, après la dénonciation, que chacun agisse à sa manière en bonne conscience.” , explique le rappeur.
Mais en dépit du contexte sécuritaire, la musique a dessiné des sourires sur des nombreux visages. La symbiose entre le public et les artistes est passée par là. Au moins 1000 festivaliers étaient attendus.
“Le Festiras est bien plus qu'un festival de musique. Des moments pareils sont importants, car nous sommes contents lorsque nous retrouvons beaucoup de gens de Bukavu, ceux qui viennent des pays étrangers, partout en Afrique. Ça nous permet de développer le vivre ensemble, qui nous aide à surmonter des moments de troubles que nous traversons.” , se félicite David Kasi, festivalier.
Festiras, un message d'espoir donc, un appel à la paix et une démonstration de la force de la culture face à la violence.