Patrice Motsepe, l'heure du sacre annoncé

C'est ce vendredi que sera élu le nouveau président de la Confédération africaine de football. Gianni Infantino et la Fifa ont manoeuvré en coulisses ces dernières semaines et convaincu l'ensemble des candidats de se ranger derrière un seul et même homme, le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe,

"Les dirigeants du football africain ont montré qu'il était possible de se fédérer derrière un projet", s'est félicité le président de la fédération internationale. "Ils ont montré que l'on pouvait défendre un programme ensemble, cette vision d'emmener le football africain au sommet de la pyramide mondiale. Aujourd'hui, cette décision démontre la maturité du football africain. La CAF a su avoir la sagesse de se rencontrer, d'écouter les ambitions des présidents et de tout le football africain. Elle a été capable de mettre de côté ses différences pour avancer ensemble, car c'est unis que l'on gagne."

C'est samedi dernier, à Nouakchott pour la finale de la CAN U20, qu'un consensus a pu être trouvé entre les différents candidats (ils s'étaient déjà réunis fin février à Rabat).

Après d'âpres négociations, le Mauritanien Ahmed Yahya, le Sénégalais Augustin Senghor et l'Ivoirien Jacques Anouma ont accepté de se ranger derrière Patrice Motsepe. Parmi les contreparties obtenues, quelques postes de prestige puisqu'ils s'installeront dans la garde rapprochée du richissime homme d'affaire à des postes de conseillers et de vice-présidents.

La Fifa garde le contrôle du continent

Sur le continent, beaucoup voient cette union de circonstance comme une ingérence évidente de la Fifa pour garder un certain contrôle sur un continent en plein développement footballistique.

Le président Gianni Infantino avance lui la nécessité d'avoir des hommes nouveau pour relancer l'attractivité de la CAF auprès des sponsors et autres partenaires économiques.

Dernièrement, la confédération a vu sa réputation fortement entachée par des scandales financiers. Le président sortant, le Malgache Ahmad Ahmad, a été suspendu cinq ans par la Fifa en novembre pour soupçons de corruption, sanction réduite à deux ans par le TAS il y a quelques jours.

Dans le viseur des enquêteurs, l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque, des accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel notamment.

En mars 2017, Ahmad Ahmad avait succédé à l'inamovible Issa Hayatou, président de la CAF trois décennies durant. Le Camerounais venait d'achever un mandat de président intérimaire de la Fifa d'octobre 2015 à février 2016, suite à la suspension de Sepp Blatter.

Soutien déclaré du Sheikh Salman bin Ibrahim Al Khalifa face à Gianni Infantino lors de l'élection de février 2016, il aurait été "puni" par l'Italo-Suisse quelques mois plus tard. Le président de la Fifa avait, déjà, clairement indiqué sa préférence pour la candidature pour Ahmad Ahmad, finalement vainqueur de 14 voix face à Issa Hayatou.