Quels sont les lieux de baignade les plus propres et les plus sûrs d'Europe ?

Les nageurs en quête d'un lieu de baignade sûre en Europe ont l'embarras du choix, du moins en ce qui concerne les produits chimiques.
La dernière analyse de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), qui porte sur 22 127 sites côtiers, lacustres et fluviaux, qualifie d'"excellents" 85 % des lieux de baignade du continent.
Chypre domine le classement
Chypre a été élue meilleure destination pour les baigneurs, plus de 99 % de ses sites ayant reçu la mention "excellente".
Avec des sites paradisiaques comme Aya Napa, Nissi Beach, Fig Tree Bay et Konnos Bay, le pays méditerranéen est habitué des premières places de ce classement annuel.
Excellente nouvelle également pour ceux qui se rendent à la mer Noire cet été : la Bulgarie a gagné trois places et se classe deuxième avec un score d'excellence de 98 %.
Les campeurs qui se rendent en Bulgarie peuvent profiter de la paisible plage de Krapets ou de Kara Dere, connue pour son environnement verdoyant, ainsi que de Varvara pour une ambiance plus isolée.
Pourquoi l'Albanie se classe-t-elle au dernier rang ?
En revanche, les conclusions du rapport de l'AEE sont nettement moins encourageantes pour l'Albanie, l'une des destinations touristiques émergentes en Europe. Le pays des Balkans présente le plus faible taux d'eaux jugées d'excellente qualité (16 %) et la plus grande proportion de sites classés comme médiocres (23 %).
Selon l'université agricole de Tirana, de nombreuses zones résidentielles de plus de 5 000 habitants ne disposaient pas, jusqu'à récemment, de stations d'épuration, ce qui entraînait le déversement direct des eaux usées dans la mer ou les rivières.
En particulier, "le système d'égouts de la ville de Durrës est un problème pour les habitants et les écosystèmes depuis des années", indique le European Journal of Environment & Earth Sciences.
La pollution par les plastiques et les microplastiques est un autre problème majeur. Après le Monténégro et la Macédoine du Nord, l'Albanie se classe au troisième rang des pays qui déversent le plus de plastique dans l'eau par habitant, avec trois kilos par an. C'est ce qui ressort d'un rapport publié en 2020 par l'Union internationale pour la conservation de la nature.
Avec l'aide de l'Union européenne et de la Banque mondiale, le pays prend toutefois des mesures importantes et investit des millions d'euros pour étendre ses infrastructures de traitement des eaux et améliorer la gestion des bassins hydrographiques, notamment à Divjakë, Durrës et Kavajë.
Des zones de France, d'Italie et d'Espagne sous surveillance
Par ailleurs, la carte interactive de l'AEE pointe de nombreux sites dangereux dans le centre-sud de la France métropolitaine et en Corse, tandis qu'en Italie, les plus grandes concentrations apparaissent dans le sud : au nord de Reggio de Calabre ainsi que près de Naples et de Salerne.
L'île espagnole de Palma de Majorque n'est pas non plus épargnée : l'eau à Playa Tamarells, Playa de Albercuix et Cala Egos a été qualifiée de "mauvaise".
Entre 2019 et 2023, 58 sites de l'UE ont toujours été classés comme "médiocres". Parmi eux, 30 sont situés en Italie, 20 en France, deux au Danemark, aux Pays-Bas et en Suède, et un en Estonie et en Espagne.
"Parmi ces pays, seuls cinq ont réussi à améliorer la qualité de leurs eaux pour atteindre au moins un niveau 'acceptable' en 2024", indique l'AEE.
Conformément à la directive européenne sur les eaux de baignade, les zones de classées comme "médiocres" pendant au moins cinq années consécutives doivent faire l'objet d'une interdiction permanente de baignade ou d'un avis permanent déconseillant la baignade.
Quels sont les signes d'une mauvaise qualité de l'eau ?
Les eaux de baignade doivent présenter de faibles quantités d'E. coli et d'entérocoques intestinaux, qui sont des bactéries fécales provenant des eaux usées et du fumier.
En cas d'ingestion, elles peuvent provoquer des diarrhées, des douleurs d'estomac, des infections urinaires et d'autres maladies.
Les efflorescences cyanobactériennes - également connues sous le nom d'algues bleues (bien qu'il ne s'agisse pas d'algues à proprement parler) - indiquent également une mauvaise qualité de l'eau.
Elles sont naturellement présentes dans l'eau salée et l'eau douce, mais si les niveaux sont trop élevés, leurs toxines peuvent provoquer des nausées, des faiblesses musculaires, des irritations et la mort par inhalation ou contact avec la peau. En outre, elles peuvent être à l'origine d'odeurs désagréables et d'une mauvaise transparence de l'eau.
Les efflorescences cyanobactériennes se développent grâce aux eaux de ruissellement agricoles et aux eaux usées ; de bons systèmes d'égouts sont donc essentiels pour contrôler les nutriments qui les alimentent.
Certains symptômes d'une mauvaise qualité de l'eau sont toutefois plus difficiles à détecter par une simple observation, par exemple dans le cas de polluants chimiques tels que le mercure.
"Ces polluants ne sont pas détectés par la surveillance des eaux de baignade, même lorsqu'ils dépassent les seuils légaux", explique l'AEE.
Par conséquent, il est toujours préférable d'effectuer des recherches approfondies sur le lieu choisi plutôt que de se contenter d'un examen visuel pour évaluer la qualité de l'eau.
Mer, rivières ou lacs : où l'eau est-elle de meilleure qualité ?
Les eaux côtières ont tendance à être beaucoup plus propres que les rivières et les lacs.
Depuis une quinzaine d'années, la part des eaux côtières de l'UE d'excellente qualité s'est maintenue entre 81 % et 89 %, pour atteindre 88,8 % en 2024.
Les lacs et les rivières sont quant à eux restés dans une fourchette de 60 à 82 %, avec des résultats en baisse lente mais constante depuis 2022. Le taux actuel est de 78,3 %.
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