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"Trump se laisse flatter par Poutine", estime l'opposant russe Vladimir Kara-Mourza

Europe • Jul 31, 2025, 4:01 PM
5 min de lecture

Vladimir Kara-Mourza a été condamné à 25 ans de prison en Sibérie pour avoir "diffusé de la désinformation" sur l'armée russe, à la suite de l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie. Il a été libéré en 2024 dans le cadre d'un échange de prisonniers et d'espions négocié par l'ancien président américain Joe Biden, l'ancien chancelier allemand Olaf Scholz et Vladimir Poutine.   

Dans une interview accordée dans The Europe Conversation d’Euronews, il déplore le fait que les dirigeants occidentaux aient cru à un "mythe" durant les premières années du mandat de Vladimir Poutine en tant que président, et même auparavant lorsqu’il était Premier ministre. Vladimir Kara-Mourza affirme que Vladimir Poutine n'a jamais été une force modernisatrice qui "croyait en la réforme" des méthodes de l'Union soviétique.    

"Rien n’est plus éloigné de la vérité", a déclaré Vladimir Kara-Mourza à Shona Murray d’Euronews.

"Le mythe, c’est qu’il aurait existé une sorte de "premier Poutine", qui, soi-disant, était acceptable, quelqu’un qui croyait aux réformes, à la modernisation, à la coopération avec l’Occident, et que quelque chose aurait terriblement mal tourné par la suite", a-t-il déclaré.   

Vladimir Kara-Mourza estime que les gouvernements occidentaux qui évoquent cette version d’un "Poutine des débuts" le font pour des raisons de "justification personnelle".   

L'opposant russe pense que la véritable nature des intentions de Vladimir Poutine pour la Russie était claire dès le départ. Il a rappelé que ce dernier avait commandé une statue en l’honneur d’un ancien agent du KGB, figure centrale de la répression du soulèvement hongrois de 1956 contre le régime brutal de l’Union soviétique.   

"Je me souviens très bien du jour où j’ai compris exactement qui était cet homme et quelle direction il ferait prendre à notre pays", raconte Vladimir Kara-Mourza.   

"Le 20 décembre 1999, avant qu’il ne devienne président, alors qu’il était encore Premier ministre, il s’est rendu sur la place Loubianka à Moscou, devant l’ancien siège du KGB, aujourd’hui FSB, pour dévoiler officiellement une plaque commémorative en hommage à Iouri Andropov, ancien chef du KGB soviétique pendant de longues années."

Iouri Andropov a également joué un rôle central dans l’invasion de la Hongrie en 1956, et il "a fait de la répression de la dissidence intérieure une priorité lorsqu’il était à la tête du KGB", a affirmé Vladimir Kara-Mourza, ajoutant qu’il était "quelqu’un qui incarnait tout ce qui n’allait pas dans le système communiste".   

L'opposant a également averti que Vladimir Poutine utilise le même type de flatterie auprès de Trump et de son administration pour les dissuader d’agir contre son invasion de l’Ukraine.   

En mars, Vladimir Poutine a informé l’envoyé américain Steve Witkoff qu’il avait personnellement commandé un portrait réalisé par un peintre russe en guise de cadeau pour Donald Trump.   

Steve Witkoff a décrit ce portrait comme une "magnifique peinture" et a raconté que Vladimir Poutine lui avait dit qu’il avait "prier" pour Donald Trump après la tentative d’assassinat dont ce dernier a été victime lors d’un meeting de campagne.   

"Il a bien calculé que la meilleure façon de s’y prendre avec Donald Trump, c’est par la flatterie personnelle", affirme Vladimir Kara-Mourza.   

"C'est exactement ce qu'il a fait en parlant de prier pour lui. Et aussi, bien sûr, en lui offrant ce tableau que Steve Witkoff a ensuite apporté à Washington."   

"Ce sont des astuces utilisées par les services de sécurité soviétiques, et pas seulement soviétiques, depuis des décennies", a-t-il ajouté, avant de conclure : "Je ne comprends pas comment des gens sérieux peuvent encore se laisser berner par ce genre de choses au XXIᵉ siècle."