Portugal : l’extrême droite cible les pyromanes, qu’elle veut juger comme des terroristes

Au Portugal, les pyromanes et les terroristes seront-ils bientôt logés à la même enseigne ? C'est en tout cas le souhait d'André Ventura, le leader de la Chega, parti d'extrême-droite. Ce dimanche 24 août, il a déclaré que son parti est favorable à une modification de la législation actuelle qui alourdirait les peines encourues par les personnes reconnues coupables d'incendies de forêt.
Il reconnaît que cette modification de la loi ne "résoudrait pas le problème". Mais il insiste : "Je dis depuis longtemps que [les pyromanes] doivent être enfermés. Et tant qu'ils ne seront pas arrêtés, le problème ne se règlera pas."
Pour lui, le Premier ministre Luís Montenegro a "mal géré la situation" cet été. Il l'a notamment critiqué pour être resté à Lisbonne.
Le leader de la Chega a également annoncé que son parti allait déposer une demande de commission d'enquête sur les incendies au Portugal. "Nous allons vraiment mener une enquête sérieuse. Nous allons proposer au Parlement de le faire et de recommander une législation qui ne laisse rien au hasard dans ce domaine", a-t-il déclaré.
Le leader du parti d'extrême-droite a également affirmé que les incendies qui se sont déclarés ces derniers jours "sont très suspects" et que certains se sont déclarés "à peu de distance, à des moments où il n'y a même pas beaucoup de chaleur, dans des zones très denses en végétation et en forêts". Pour lui, "cela signifie qu'une main criminelle est à l'œuvre et qu'il y a probablement une entreprise derrière tout cela". "Aujourd'hui, je suis fermement convaincu qu'une entreprise mafieuse est à l'origine des incendies", a-t-il assuré.
C'est pour cette raison qu'André Ventura souhaite que la commission d'enquête parlementaire se penche sur les incendies de forêt depuis 2017, cherchant à vérifier l'existence de réseaux criminels responsables de la destruction des forêts portugaises. "Une commission d'enquête peut le faire, en convoquant d'anciens et d'actuels fonctionnaires du gouvernement, des personnes liées au secteur des incendies, ainsi qu'à l'organisation du territoire", a-t-il assuré.
Pour lutter contre les incendies de forêt, il a également demandé l'interdiction du commerce du bois résultant des incendies et a fait valoir que l'État devrait remplacer les propriétaires fonciers privés dans le défrichage des terres.
Plus aucun feu actif dans le pays
Cet été, les incendies de forêt ont consumé 250 000 hectares. Quatre personnes sont décédées (article en portugais), dont un pompier.
Ce lundi 25 août, aucun incendie important n'était encore actif dans le pays. L'incendie qui s'est déclaré samedi à Sabrosa, dans le district de Vila Real, est entré ce lundi dans sa phase de résolution, a indiqué la protection civile.
C'est également aujourd'hui que le décret gouvernemental établissant des mesures de soutien est entré en vigueur, avec effet au 1er juillet. "Ce soutien vise notamment à reconstruire les habitations, à relancer l'activité économique, à aider les agriculteurs, à réparer les infrastructures et les équipements, à restaurer les écosystèmes et la biodiversité, à reboiser et à restaurer les forêts et à contenir les impacts environnementaux, entre autres", indique le texte.
Les mesures prévues "s'appliquent aux incendies ruraux de grande ampleur ou gravité, tels que définis par une résolution du Conseil des ministres qui en fixe la durée et la portée géographique", sur la base des motifs de l'Autorité nationale d'urgence et de protection civile (ANEPC) et de l'Institut pour la conservation de la nature et des forêts (ICNF).
La loi précise que les mesures "n'excluent pas la responsabilité civile et pénale découlant des actions menées par les agents qui ont déclenché, facilité, propagé ou contribué de toute autre manière aux incendies".
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