Ukraine : au moins 23 morts et des dizaines de blessés à Kyiv, selon un nouveau bilan

L'attaque russe massive qui a visé la capitale de l'Ukraine, dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 août a fait au moins 23 morts, selon un nouveau bilan rapporté par le chef de l'administration militaire de Kyiv, Tymour Tkatchenko. "Malheureusement, le bilan des morts à Kyiv s'élève à 23 personnes", a-t-il déclaré sur Telegram, peu après minuit, selon franceinfo.

Les frappes ont endommagé de nombreux immeubles résidentiels, dont un bâtiment de cinq étages qui s'est effondré, touchant aussi les locaux de la mission de l'Union européenne en Ukraine et du British Council..

La Russie a tiré 598 drones et 31 missiles balistiques et de croisière sur l'Ukraine dans la nuit, une nouvelle attaque "massive", a rapporté l'armée de l'air ukrainienne. Selon des données préliminaires, 563 drones de combat et drones leurres ainsi que 26 missiles ont été abattus ou brouillés, a précisé cette même source.

"À Kyiv, les décombres d'un immeuble résidentiel ordinaire sont déblayés après une frappe russe. Une nouvelle frappe massive contre nos villes et nos communautés. De nouveaux meurtres... Ces missiles et drones de frappe russes sont une réponse claire à tous ceux qui, dans le monde, réclament depuis des semaines et des mois un cessez-le-feu et une véritable diplomatie. La Russie privilégie la balistique aux négociations. Elle préfère la poursuite des massacres à la fin de la guerre. Cela signifie que la Russie n'a toujours pas peur des conséquences. Elle continue de profiter du fait qu'une partie du monde ferme les yeux sur les enfants assassinés et cherche des excuses à Poutine", a lancé Zelensky sur Telegram.

Parmi les morts figurent trois enfants, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Ihor Klymenko, citant des informations préliminaires. On s'attend à ce que les chiffres augmentent.

La Russie a lancé des drones leurres, des drones tueurs, des missiles de croisière et des missiles balistiques, a déclaré également Tkatchenko.

Un immeuble résidentiel de cinq étages situé dans le quartier de Darnytskyi a été directement touché. "Tout est détruit", a-t- il précisé, en ajoutant qu'au total 225 bâtiments résidentiels ont été touchés par les frappes russes.

Un autre bâtiment de 16 étages a également été endommagé. Une frappe dans le centre de Kyiv a laissé une route principale jonchée d'éclats de verre.

Les autorités locales ont déclaré que l'attaque avait touché plus de 20 sites dans la capitale. Près de 100 bâtiments ont été endommagés, dont un centre commercial dans le centre-ville, et des milliers de vitres ont été brisées, selon M. Tkatchenko.

Des équipes de secours étaient sur place pour extraire les personnes coincées sous les décombres. Plus de 500 sauveteurs et plus de 100 pièces d'équipement sont impliqués dans 20 endroits à travers Kyiv.

Le maire de Kyiv, Vitali Klitschko, a déclaré que des explosions avaient été entendues pour la première fois vers 21h30 mercredi, et que les défenses aériennes avaient été activées vers minuit.

Des incendies ont également éclaté dans un bureau de trois étages et dans un immeuble de 25 étages dans le district de Dniprovskyi. Un immeuble résidentiel, un bureau, un établissement d'enseignement et deux bâtiments non-résidentiels ont été endommagés dans le district de Shevchenkivskyi, a déclaré M. Klitschko.

Un journaliste de l'AFP a vu une centaine de personnes se réfugier dans une station de métro, certaines allongées dans des sacs de couchage, d'autres tenant leurs animaux de compagnie. Trois jeunes ont été aperçus dans un passage souterrain, attendant anxieusement la fin des bombardements.

La vague de frappes russes s'est poursuivie toute la nuit et jusqu'à jeudi matin, de nouvelles explosions ayant été entendues vers 5h30, alors que les secouristes recherchaient encore des victimes sous les décombres des bâtiments frappés par des missiles balistiques quelques heures plus tôt.

Cette vague de missiles survient après que plus de 100 000 foyers ukrainiens ont été privés d'électricité par les dernières attaques de drones russes sur les infrastructures énergétiques, a déclaré mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

L'attaque de jeudi est la première grande attaque combinée de drones et de missiles russes à frapper Kyiv depuis que le président américain Donald Trump a rencontré le président russe Vladimir Poutine en Alaska au début du mois pour discuter de la fin de la guerre qui dure depuis trois ans en Ukraine.

Alors qu'un effort diplomatique pour mettre fin à la guerre a semblé prendre de l'ampleur peu de temps après cette rencontre, très peu de détails ont émergé sur les prochaines étapes et aucun résultat tangible n'est apparu.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky espère que des sanctions américaines plus sévères paralyseront l'économie russe si M. Poutine ne fait pas preuve de sérieux pour mettre fin à la guerre.

Le président américain Donald Trump a de nouveau minimisé la probabilité d'une rencontre rapide entre les dirigeants russe et ukrainien et a évoqué la possibilité de nouvelles sanctions contre Moscou, tout en affirmant que la partie ukrainienne n'était pas exempte de toute responsabilité.

« Je veux que cette [guerre] prenne fin », a déclaré Trump aux journalistes le 26 août à la Maison-Blanche. « Ce que j'envisage est très, très sérieux, si je dois le faire. Mais je veux qu'elle prenne fin. »

« Nous voulons une fin. Nous avons des sanctions économiques. »

« Ce ne sera pas une guerre mondiale, mais une guerre économique », a déclaré Trump. « Une guerre économique sera néfaste, et elle sera néfaste pour la Russie, et je ne le souhaite pas. »

Mardi, Zelensky a rencontré le chef des forces armées britanniques, l'amiral Sir Tony Radakin, à Kyiv, où ils ont discuté des efforts visant à mettre fin à la guerre.

L'envoyé spécial américain Steve Witkoff a déclaré qu'il rencontrerait des représentants ukrainiens à New York cette semaine, déclarant à Fox News : « Nous parlons aux Russes tous les jours ».

La haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Kaja Kallas, a averti que la cession de territoires ukrainiens à la Russie dans le cadre d'un accord de paix était un « piège ».