L'eurodéputée Rima Hassan "honorée" d'être la marraine de la dernière promotion à l'Université libre de Bruxelles

L'Université libre de Bruxelles (ULB) a été, cet été, au centre de toutes les attentions en Belgique. En juillet, la promotion sortante du Maser 2 de la faculté de droit avait choisi Rima Hassan, juriste et eurodéputée franco-palestinienne, comme marraine.

Jeudi 28 août, l'ULB a entériné ce choix, affirmant vouloir respecter la volonté des étudiants de montrer leur "engagement" face à la situation dramatique à Gaza. "Cette décision leur appartient. [...] Nous devons la respecter", a affirmé le doyen de la faculté, Pierre Klein.

"Je suis honorée de parrainer cette classe", a affirmé la principale intéressée à Euronews. "Je remercie tous ceux qui ont tenu bon face à l'acharnement médiatique et politique, et en particulier les étudiants qui ont été traités comme des enfants, dénoncés et calomniés", a-t-elle ajouté.

Cette décision avait indigné une partie de la classe politique belge et des dizaines de personnalités françaises, qui y voyaient "une tache" sur la réputation de l'université. Une pétition s'opposant à ce choix avait même réuni plus de 1 300 signatures.

Plusieurs personnalités publiques, comme l'ancien ministre français Bernard Kouchner, ont publié une lettre ouverte à l'ULB, dénonçant le choix des étudiants. Dans leur lettre, publiée dans le journal belge La Libre, les signataires qualifient la décision de "calamiteuse".

À la fin du mois d'août, la faculté de droit avait organisé un second scrutin, probablement dans l'espoir d'obtenir un résultat différent. Mais les étudiants sont restés sur leur décision. Ils ont dénoncé une vague d'insultes et de menaces sur les réseaux sociaux de la part de personnalités de droite et d'extrême droite.

"Les politiciens ne dicteront pas leur conduite aux étudiants. Ce choix, fruit d'un processus démocratique mené dans le respect des règles établies, démontre l'attachement des étudiants aux principes de libre examen et de solidarité", a écrit le Bureau d'étudiants de l'ULB (BEA) dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

Ni l'Université libre de Bruxelles ni l'association des étudiants de l'ULB n'ont répondu aux demandes de commentaires d'Euronews.

Une nouvelle flottille pour Gaza

Cette figure du combat pour la reconnaissance des droits des Palestiniens, née dans un camp de réfugiés et élevée en France, avait déjà été au centre de l'actualité, en juin, lorsqu'elle avait pris la mer à bord de la "Flottille de la liberté". Avec plusieurs autres militants, dont Greta Thunberg, elle souhaitait se rendre à Gaza pour rompre le blocus imposé par Israël.

Rima Hassan avait été arrêtée et détenue pendant plusieurs jours par les autorités israéliennes. Les militants étaient partis d'Italie et avaient été interceptés à quelque 200 kilomètres des côtes, dans les eaux internationales. À son retour en France, une grande manifestation a célébré son retour à Paris.

Alors qu'Israël intensifie son offensive dans l'enclave palestinienne et a pour objectif de prendre le contrôle de Gaza-ville, de nouveaux navires devraient prochainement partir depuis plusieurs ports européens et africains. La "Global Sumud Flotilla" se décrit comme une mission humanitaire non-violente visant à aider le peuple palestinien, et verra des bateaux de toutes tailles converger vers Gaza dans les prochains jours afin d'ouvrir un couloir humanitaire par la mer.

"À l'origine, je devais les accompagner, mais j'ai une mission importante dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban et en Jordanie avec le Parlement européen aux mêmes dates", a déclaré Rima Hassan.

Vingt navires avec plus de 300 membres d'équipage, dont l'activiste suédoise Greta Thunberg, l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau et l'acteur irlandais Liam Cunningham, vont quitter le port de Barcelone. Leur départ a été retardé en raison des mauvaises conditions météorologiques. D'autres navires rejoindront la flotte au départ de l'Italie et de la Tunisie cette semaine. Une autre membre du Parlement, l'Italienne Benedetta Scuderi (Verts/ALE), fait partie des participants.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël a tué au moins 63 459 personnes, en majorité des civils, selon le bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiable par l'ONU.