La Commission européenne demande à Israël de lever les restrictions sur les livraisons d'aide à Gaza

La Commission européenne exhorte Israël à lever les restrictions sur l'acheminement de l'aide à Gaza, une semaine après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre l'État hébreu et le Hamas.

L'accord, négocié sous l'égide des États-Unis, stipule qu'Israël doit autoriser le passage de 600 camions d'aide par jour, mais Tel-Aviv n'a jusqu'à présent autorisé l'entrée que de la moitié des livraisons convenues par jour.

Israël affirme qu'il s'agit d'une réponse au Hamas qui aurait, selon lui, violé l'accord de trêve en restituant trop lentement les corps des otages israéliens décédés.

Les obstacles bureaucratiques ralentissent les livraisons

Quelque 319 tonnes d'abris envoyés par le pont aérien humanitaire de l'UE (HAB), dont des tentes et des kits d'hiver, attendent toujours d'entrer à Gaza depuis les entrepôts d'Amman et d'Al-Arish, a déclaré la Commission à Euronews.

Selon une porte-parole, Eva Hrncirova, de nombreux obstacles bureaucratiques entravent la capacité des ONG à distribuer de l'aide, tels que les critères d'enregistrement actuels imposés par Israël, qui peuvent conduire à l'annulation de l'enregistrement de certaines organisations.

"Nous devons faire entrer plus de nourriture", a-t-elle déclaré. "Nous coopérons avec le Programme alimentaire mondial (PAM), un partenaire de l'ONU, qui dispose d'environ 170 000 tonnes de nourriture prêtes à être livrées à Gaza, ce qui suffirait à nourrir toute la population de Gaza pendant trois mois".

Les ONG et les organisations internationales ont commencé à accroître leurs efforts de livraison, selon la Commission.

Les Nations unies ont levé le plafond des effectifs à Gaza pour permettre aux agences de déployer plus de personnel tandis que le PAM maximise l'afflux de marchandises à Gaza pour améliorer les programmes de nutrition et soutenir les boulangeries, qui peuvent désormais fournir à 105 000 personnes des paquets de pain de 2 kg par jour.

"Nous avons besoin de tout"

L'UE dispose de trois entrepôts humanitaires à Gaza, ajoute la Commission. L'entrepôt de Daraj, au nord de la bande de Gaza, a été évacué en septembre 2025 et ne peut plus être exploité, mais les stocks ont été transférés dans les entrepôts opérationnels de Musadar et de Zawayda.

"Les besoins de Gaza sont immenses. Nous sommes en situation de famine, ce qui signifie que nous avons besoin de tout", ajoute Eva Hrncirova.

"La priorité est évidemment la nourriture, l'alimentation, mais aussi l'hygiène, le matériel médical, les soins de santé, l'eau. Nous essayons également d'acheminer du carburant pour pouvoir alimenter les services".

La Commission européenne a également demandé l'accès à Gaza pour son personnel et a exhorté les autorités israéliennes à ouvrir tous les points de passage vers l'enclave, notant que seul deux sur quatre sont actuellement opérationnels : Kerem Shalom et Kissufim, tous deux situés dans la partie sud de Gaza.