Les Pays-Bas mettent en place des contrôles frontaliers à l'image de l'Allemagne
Le gouvernement néerlandais a annoncé lundi son intention de mettre en place des contrôles supplémentaires aux frontières terrestres pour lutter contre l'immigration clandestine. Le Pays-Bas s'aligne sur l'Allemagne qui a commencé à effectuer des contrôles similaires aux frontières avec la France, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et le Danemark le mois dernier, à la suite de plusieurs attentats très médiatisés perpétrés par des extrémistes.
Montée des sentiments anti-étrangers en Europe
Cette mesure est le dernier effort en date du gouvernement de droite dure du pays pour renforcer les contrôles de l'immigration dans un contexte de montée des sentiments anti-étrangers en Europe.
La ministre néerlandaise des migrations, Marjolein Faber, a annoncé cette politique dans un communiqué de presse. "Il est temps de s'attaquer concrètement à l'immigration irrégulière et au trafic de migrants. C'est pourquoi nous commencerons à réintroduire les contrôles aux frontières aux Pays-Bas dès le début du mois de décembre", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Geert Wilders, dont le parti anti-immigration a remporté le plus grand nombre de sièges lors des élections de l'année dernière, a publié sur les médias sociaux que son parti pour la Liberté néerlandais "tenait ses promesses". Le leader du PVV réclame la fermeture des frontières néerlandaises depuis plus de dix ans.
Marjolein Faber, qui représente le parti de M. Wilders au conseil des ministres, n'a pas précisé comment les contrôles frontaliers seraient effectués. Cette décision ne s'accompagne d'aucun financement supplémentaire pour la force de réaction de la politique nationale en matière de contrôles frontaliers. Les restrictions de six mois doivent être mises en œuvre "dans le cadre des capacités existantes".
Actuellement, la police effectue des contrôles ponctuels. Selon Marjolein Faber, les contrôles frontaliers doivent être effectués en gênant le moins possible la circulation.
Une mesure conforme à la législation de l'UE
Prenant effet le 9 décembre, la mesure est conforme à la législation de l'UE, qui exige des États membres qu'ils informent Bruxelles quatre semaines avant de restreindre la liberté de circulation.
Selon l'Union européenne, les États membres sont autorisés à réintroduire temporairement des contrôles aux frontières intérieures de l'UE en cas de menace grave, par exemple pour la sécurité intérieure. Elle précise toutefois que les contrôles aux frontières ne doivent être appliqués qu'en dernier recours, dans des situations exceptionnelles, et qu'ils doivent être limités dans le temps.
Au début de l'année, Marjolein Faber a indiqué à Bruxelles que les Pays-Bas souhaitaient également se soustraire aux obligations de l'UE en matière d'accueil des réfugiés.
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