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Le vice-chancelier allemand Robert Habeck prône la concorde politique

Europe • Nov 13, 2024, 11:18 AM
5 min de lecture
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Le vice-chancelier allemand Robert Habeck a participé au Web Summit à Lisbonne pour discuter de l'avenir politique de l'Allemagne tandis que son propre avenir semble aujourd’hui incertain. Après le départ des libéraux, la coalition gouvernementale est désormais minoritaire.

Alors que les élections législatives auront lieu dans le pays le 23 février prochain, suite à l'accord conclu par les deux plus grands partis allemands (SPD et CDU), Robert Habeck prône la concorde.

Une politique du compromis

"Nous ne devrions pas avoir honte de coopérer", a souligné le numéro deux du gouvernement allemand. "C'est la base de la démocratie, que les gens se rassemblent, que les partis se rassemblent, partagent leurs visions, trouvent des compromis et avancent", a-t-il ajouté.

À un peu plus de trois mois des élections législatives anticipées, M. Habeck admet la possibilité de négocier des plates-formes d'entente avec tous les partis, de gauche comme de droite. "Tout est possible", souligne-t-il.

Les Verts de Robert Habeck faisaient partie de la coalition dite des "feux tricolores" qui, fin 2021, avec les sociaux-démocrates du SPD et les libéraux du FDP, a donné à l'Allemagne un gouvernement dans l'ère post-Merkel. Cette convergence s'est épuisée après presque trois ans face à des différences idéologiques trop importantes.

Robert Habeck, vice-chancelier allemand, au Web Summit 2024 à Lisbonne.
Robert Habeck, vice-chancelier allemand, au Web Summit 2024 à Lisbonne. Web Summit

Une Europe unie face à Donald Trump

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a déjà provoqué une forte baisse du sentiment économique allemand en novembre.

Alors que le président élu américain a déjà prévenu qu'il pourrait imposer des droits de douane de 10 à 20 % au bloc européen, Robert Habeck a rappelé que les États-Unis ont besoin du marché intérieur de l'Union européenne.

Prévoyant des temps difficiles, le vice-chancelier allemand souligne l'importance de l'Allemagne pour maintenir l'unité de l'Europe : "C'est quelque chose qu'on ne peut pas faire sans l'Allemagne, sans la plus grande économie d'Europe."

"Les personnes qui tentent de détruire l'image de l'Europe sont celles qui tentent de détruire la possibilité de liberté en Europe. C'est pourquoi, affirme Robert Habeck, "le rôle de l'Allemagne est d'aider l'Europe à s'unir" afin qu'elle puisse répondre aux menaces qui pèsent sur elle.

Le week-end prochain, Robert Habeck devrait remporter la course interne pour devenir le candidat des Verts au poste de chancelier, mais il est peu probable qu'il soit en mesure de diriger le gouvernement fédéral.

La crise énergétique déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie l'a contraint à abandonner les principes sacrés des écologistes et à céder aux combustibles fossiles, ce qui, avec la récession économique, a fait chuter sa cote de popularité.

Les sondages menés par la CDU (32 %) donnent aux Verts entre 9 et 11 %. Même le SPD, avec 16 % - le pire résultat du parti depuis la Seconde Guerre mondiale - ne pourrait faire le poids dans les négociations post-électorales pour former un gouvernement.