Accord UE-Mercosur : fin du blocus routier des agriculteurs près de la frontière franco-espagnole
Le blocage organisé par des agriculteurs sur une autoroute entre la France et l’Espagne a été levé mercredi à la mi-journée, selon la gendarmerie locale.
Pour protester contre l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur, une centaine de membres de la Coordination rurale ont interrompu la circulation sur l’autoroute A9, près de la frontière franco-espagnole, pendant presque 24 heures.
Un blocus condamné par la ministre française de l'Agriculture, qui estime que les agriculteurs risquent de perdre le soutien populaire à l'égard de la profession.
"Protester contre le Mercosur, exprimer ses inquiétudes, revendiquer un certain nombre d'avancées dans différents domaines, c'est légitime. S'en prendre aux biens, s'en prendre aux personnes, bloquer durablement le pays, ça ce n'est pas acceptable", a déclaré Annie Genevard.
Un accord commercial controversé
L'accord UE-Mercosur vise à stimuler le commerce entre l'UE et les économies sud-américaines en supprimant progressivement les barrières commerciales, les droits de douane et en normalisant les réglementations.
Cependant, les agriculteurs français affirment que l'accord créerait une concurrence déloyale avec les grandes exploitations agricoles sud-américaines, dont les coûts de production sont beaucoup plus faibles et qui sont soumises à moins de réglementations que dans l'UE.
Ils demandent donc l'introduction de "clauses miroirs", qui imposeraient aux importations les mêmes normes environnementales et sanitaires que celles appliquées en France, afin de préserver l'industrie.
Le président français Emmanuel Macron s'est lui-même opposé à l'accord UE-Mercosur à plusieurs reprises, affirmant qu'il ne le signerait pas "en l'état".
Alors que la mobilisation des agriculteurs français se poursuit pour une troisième journée consécutive, le Premier ministre Michel Barnier organisera un débat à l'Assemblée nationale le 26 novembre.
Celui-ci sera suivi d'un vote sur l'accord UE-Mercosur, dont l'issue fait peu de doute étant donné que la plupart des partis politiques français rejettent le projet.