Les manifestations pro-UE en Géorgie n'étaient pas pacifiques, selon Maka Botchorishvili

Dans une interview exclusive accordée à Euronews à Budapest, la nouvelle ministre géorgienne des affaires étrangères, Maka Botchorishvili, a justifié la répression policière des manifestants pro-européens en pointant du doigt les actions de groupes violents parmi les manifestants qui, selon elle, visaient spécifiquement la police.

Mme Botchorishvili a souligné que chacun avait le droit de manifester, mais que ces manifestations devaient rester pacifiques.

« Malheureusement, je dois dire que nous ne pouvons pas vraiment qualifier cette manifestation de pacifique, car les groupes violents ont tiré des feux d'artifice en direction des forces de police », a déclaré la ministre des affaires étrangères.

Les manifestations de masse pro-européennes ont commencé lorsque le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a suspendu le processus d'intégration de la Géorgie à l'Union européenne et ses négociations jusqu'en 2028.

Tbilissi a déposé une demande officielle d'adhésion à l'UE en mars 2022, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le pays a obtenu le statut de candidat à l'UE en décembre de l'année suivante, à la grande joie de nombreux Géorgiens qui ont fait la fête dans les rues de Tbilissi.  

Le processus a été interrompu cet été par le Conseil européen, après que les dirigeants de l'UE ont exprimé leurs préoccupations concernant les récents développements en Géorgie, en particulier sa loi controversée sur l'influence étrangère, baptisée « loi sur la transparence » par le gouvernement géorgien.

La loi a été condamnée par les critiques européennes et a été comparée à une loi similaire en Russie. La ministre des affaires étrangères, Mme Botchorishvili, a rejeté l'idée que son gouvernement s’éloignait de l'UE pour se rapprocher de Moscou.

La ministre a déclaré que la situation n'était pas « noire ou blanche » et a ajouté : « Si quelqu'un veut donner facilement une impression négative sur une autre personne, il est plus facile de prétendre que cette personne est pro-russe ou pro-Poutine. »

« Le parti Rêve géorgien est au pouvoir depuis 12 ans. Durant cette période, personne ne peut trouver quoi que ce soit que ce gouvernement ait fait en faveur de la Russie », a déclaré Mme Botchorishvili.

Elle a rappelé que la Géorgie appliquait une politique claire de soutien à l'Ukraine et a souligné que le gouvernement avait signé l'accord d'association avec l'Union européenne en 2014, qui visait à renforcer ses liens économiques et politiques avec l'UE. Mme Botchorishvili a déclaré qu'au cours des dix dernières années, la Géorgie a démontré son « engagement » et ses « valeurs partagées » avec ses partenaires européens.