Pourquoi les Européens ne fêtent-ils pas tous Noël le même jour ?
Du Caucase à la côte atlantique, la manière dont les Européens célèbrent les fêtes de fin d'année témoigne d'une évolution religieuse et sociétale complexe à travers le continent.
Première différence majeure selon les pays : les Européens ne fêtent pas tous Noël à la même date.
Ce phénomène s’explique par le fait que l'Église catholique et certaines Églises orthodoxes suivent des calendriers différents.
En 1582, le pape Grégoire XIII a modifié l'ancien calendrier julien, introduit par les Romains. Mais à cause d'une légère erreur de date, le nouveau calendrier grégorien est désormais en avance de 13 jours sur l'ancien système romain.
Certains chrétiens orthodoxes ont continué à utiliser l'ancien calendrier. Cela signifie que leur 25 décembre tombe désormais le 7 janvier de l'année suivante dans plusieurs pays chrétiens européens.
Cependant, certaines communautés orthodoxes, comme celles de Roumanie, d'Albanie, de Grèce, de Bulgarie et de Chypre, se sont adaptées au calendrier grégorien et célèbrent désormais Noël le 25 décembre.
D'autres églises orthodoxes, par exemple en Serbie, en Moldavie, en Russie, au Bélarus ou en Géorgie, continuent de célébrer Noël le 7 janvier.
L'Ukraine faisait de même, mais en 2023, après le début de l'invasion russe, son parlement a voté pour déplacer le jour de Noël au 25 décembre, choisissant de respecter désormais le calendrier grégorien.
Quelles sont les nations qui ont interdit les célébrations de Noël dans l'histoire ?
Noël a également été au centre de conflits politiques et religieux importants dans l'histoire de l'Europe.
En 1640, le parlement écossais a adopté une loi interdisant les "vacances de Yule", la période festive entre le 21 décembre et le 1er janvier.
Cette mesure s'inscrivait dans le cadre de la lutte contre le catholicisme, après que l'Écosse est devenue protestante. Noël n'est devenu un jour férié que quatre siècles plus tard, en 1958.
Sous le règne puritain d'Oliver Cromwell, l'Angleterre voisine a adopté une interdiction similaire en 1647, qui concernait également Pâques, dans le but d'éliminer les pratiques catholiques dans le pays.
Cependant, la mesure était largement impopulaire et ignorée par la majeure partie de la population. Elle a été levée en 1660, dès que la monarchie a été restaurée après la mort de Cromwell.
Plus d'un siècle plus tard, en 1793, la France a également interdit toutes les fêtes religieuses afin de "déchristianiser" le pays dans le contexte de la Révolution qui prônait des pratiques athées.
Les églises devaient rester fermées les 24 et 25 décembre, mais cela n'a pas empêché la plupart des Français de célébrer la fête et de reconstruire des crèches dans leurs propres maisons. Napoléon a ensuite mis fin aux mesures anti-ecclésiastiques en 1801 en signant le Concordat avec le Saint-Siège.
Enfin, les doctrines athées ont conduit l'Union soviétique à abolir toutes les festivités religieuses en 1929.
Où la veille de Noël est-elle plus importante que le jour de Noël ?
Dans une grande partie de l'Europe du Nord, par exemple en Allemagne, en Finlande, en Suède, en Norvège et au Danemark, la veille de Noël a une valeur symbolique supérieure à celle du jour de Noël.
L'Écosse est une exception dans l'exception. En raison d'anciennes traditions celtiques et nordiques, le réveillon du Nouvel An ("Hogmanay") a toujours été beaucoup plus important que Noël.
Dans le sud, en France, au Portugal, en Italie et en Espagne, le réveillon et le jour de Noël sont généralement considérés comme d'égale importance.
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