L'unité de l'Europe est notre force", affirme la présidente de la Banque européenne d'investissement
La présidente de la Banque européenne d'investissement, Nadia Calviño, a appelé l'Europe à rester unie dans l'émission matinale d'Euronews, Europe Today. Ces commentaires interviennent après une semaine de violentes attaques de l'administration Trump contre l'Union européenne. Washington a même suggéré que le vieux continent devait faire marche arrière pour éviter une "disparition de sa civilisation".
"Je n'ai jamais été aussi fière d'être européenne", a-t-elle déclaré à l'émission Europe Today, lorsqu'elle a été interrogée sur une stratégie de sécurité controversée du gouvernement américain qui décrit l'Europe comme étant en déclin économique, noyée sous l'immigration clandestine et suffocante en raison de la surréglementation.
Lorsqu'on lui a demandé si elle craignait un effondrement civilisationnel, Nadia Calviño, qui dirige la plus grande banque publique d'Europe, a répondu que le continent en était loin. "Notre unité est notre force, c'est très important, surtout quand tant de gens veulent nous diviser et affaiblir l'Union européenne", a-t-elle ajouté.
Les dirigeants européens ont critiqué les attaques de l'administration et de Trump lui-même, qui ont décrit le leadership du continent comme "faible" et trop "politiquement correct". Le président du Conseil européen, António Costa, qui dirige le groupe des 27 dirigeants de l'UE, a exigé le respect des processus démocratiques internes de l'Union.
Nadia Calviño a déclaré que le monde changeait et que l'Europe devait s'adapter. Cela implique de nouveaux partenariats et une assise économique plus solide. "Il est très clair qu'un nouvel ordre mondial est en train de se mettre en place et qu'il sera très différent du passé", a-t-elle déclaré. "Nous ne reviendrons pas à 80 ans de paix, de stabilité et d'alliance stratégique transatlantique. Nous devons construire de nouveaux partenariats dans le monde entier et veiller à ce que l'économie européenne soit forte afin qu'elle puisse façonner ce nouveau monde".
Ses commentaires font écho aux remarques formulées cette semaine par de hauts fonctionnaires européens, dont le commissaire à la défense, Andrius Kubilius, qui a suggéré que l'UE devait fixer son propre cap plutôt que d'attendre que Washington donne le ton. "C'est un nouvel état d'esprit", a-t-il déclaré à Euronews dans une interview filmée avant la publication de la stratégie de sécurité nationale des Etats-Unis.
D'un point de vue économique, Nadia Calviño a déclaré que l'UE devait suivre une double voie d'intégration et de simplification des règles, ce qui implique de réduire la paperasserie et l'excès de bureaucratie. "Nous devons simplifier les règles, accélérer le rythme et intégrer davantage nos marchés", a-t-elle ajouté. "Et nous devons investir - investir massivement - afin de disposer de l'infrastructure adéquate pour cette nouvelle économie."
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