L'Allemagne, Interpol et le WWF s'associent pour lutter contre la criminalité environnementale
Le ministère allemand de l'Environnement a affecté 5 millions d'euros à une collaboration avec l'organisation mondiale de coopération policière Interpol et l'ONG écologiste WWF, afin de renforcer l'application de la loi et protéger les groupes de la société civile qui enquêtent sur la criminalité environnementale.
Ce projet de trois ans, annoncé jeudi, vise à identifier les activités criminelles dans les domaines de la pêche, de la sylviculture, de l'exploitation minière, de la pollution et du commerce illégal d'espèces sauvages.
La ministre allemande de l'Environnement, Steffi Lemke, a déclaré que cette criminalité transfrontalière "exacerbe la triple crise planétaire de la perte de biodiversité, du changement climatique et de la pollution".
"Les organisations criminelles causent des dégâts considérables aux fondements naturels de notre vie", affirme-t-elle. "Elles tuent des espèces gravement menacées et en font le commerce, rasent des forêts qui constituent des réservoirs de carbone et des habitats essentiels, et empoisonnent les paysages avec des déchets déversés illégalement, les rendant inhabitables".
Un problème largement sous-estimé, selon le WWF
Interpol estime que la criminalité environnementale est le troisième domaine d'activité illégale le plus rentable, après le commerce de produits de contrefaçon et le trafic de drogues.
Le secrétaire général de l'agence basée à Lyon, Valdecy Urquiza, précise que l'exploitation forestière et l'élimination des déchets sont "souvent liées à d'autres activités illégales telles que le trafic de drogues, d'armes et même d'êtres humains".
Pourtant, l'ampleur du problème a peut-être été largement sous-estimée, selon Heike Vesper, du WWF Allemagne.
"La destruction de l'environnement et de la biodiversité à des fins lucratives n'est pas un délit anodin, mais un crime grave qui a des conséquences locales et mondiales pour l'homme et la nature", affirme-t-elle.
L'UE a adopté l'année dernière une nouvelle directive sur la criminalité environnementale, qui prévoit des sanctions financières sévères pour les entreprises complices de destruction illégale de l'environnement.
Bruxelles souligne également les liens communs entre les bandes criminelles, la corruption, le blanchiment d'argent et la cybercriminalité.
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