Attentat de Mulhouse : l'assaillant souffre de troubles psychiatriques
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Selon des témoignages concordants, l'assaillant présumé a crié "Allahou akbar" ("Dieu est le plus grand", en arabe) plusieurs fois lors de l'attaque commise samedi peu avant 16h. Les faits se sont déroulés entre la place du Marché et la rue Lavoisier, peu avant 16h, en marge d’une manifestation de soutien au Congo et d'un marché très fréquenté ce jour-là.
La victime est un homme de nationalité portugaise de 69 ans, qui s’était interposé. Au moins cinq personnes, dont des policiers municipaux qui sont intervenus pour arrêter l’assaillant, ont été blessées au couteau. L’un d’entre eux a été blessé au cou, l’autre au thorax, selon le procureur de Mulhouse, Nicolas Heitz. Les trois autres ont été légèrement blessés.
En déplacement au Salon de l'agriculture à Paris, Emmanuel Macron a évoqué un "acte de terrorisme", "islamiste", "qui ne fait pas de doute".
"L’horreur vient de saisir notre ville", a déploré dans un message posté sur Facebook la maire de la ville, Michèle Lutz. "La piste terroriste semble être privilégiée pour le moment. Cela doit naturellement être confirmé sur le plan judiciaire", a-t-elle ajouté.
Le ministre de l'Intérieur met en cause Alger
Le suspect, né en Algérie en 1987, "est fiché au FSPRT", le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a annoncé le procureur Nicolas Heitz. "La dimension psychiatrique de l’individu est sans doute une autre cause d’explication", a ajouté le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau samedi soir, à l’hôtel de police de Mulhouse où il venait d’arriver.
Bruno Retailleau a précisé que Brahim A., « arrivé illégalement sur le territoire français en 2014 », avait été interpellé fin 2023 peu après le massacre du 7-Octobre en Israël, puis condamné à six mois de prison pour apologie du terrorisme. Une expertise est alors menée. Elle détecte "un profil schizophrène", a-t-il précisé.
L’homme avait ensuite été placé dans un centre de rétention administrative avant son expulsion vers l’Algérie, mais Alger avait refusé de le reprendre. "L’Algérie l’a refusé à dix reprises", a lancé Bruno Retailleau plus tôt dans la soirée sur TF1. Le ministre plaide pour "un rapport de force" avec les autorités algériennes.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de ces faits et a ouvert une enquête de flagrance des chefs "d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, sur personnes dépositaires de l’autorité publique". Le PNAT a annoncé dimanche matin que plusieurs garde à vue, dont celle du suspect, étaient en cours.
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