Missiles nord-coréens : jusqu'où peuvent-ils frapper ? Analyse de l'arsenal

La Corée du Nord a lancé en début de semaine de nouveaux missiles de défense aérienne qui, selon le gouvernement, ont une "capacité de combat supérieure", d'après un communiqué de l'Agence centrale de presse coréenne (KCNA).

Le gouvernement a déclaré dans un communiqué de presse que ces deux nouveaux missiles sont adaptés à la "destruction de diverses cibles aériennes", telles que des drones d'attaque et des missiles de croisière.

Le rapport de la KCNA n'explique pas les missiles en détail et indique seulement que leur "mode de fonctionnement et de réaction est basé sur une technologie unique et spéciale". Il ne précise pas non plus le lieu de l'essai.

Voici tout ce que nous savons sur l'arsenal de missiles de la Corée du Nord.

Les missiles intercontinentaux se trouveraient dans des bases de missiles non déclarées

Selon un rapport publié en août par le Center for Strategic and International Studies (CSIS, un groupe de réflexion basé à Washington), la Corée du Nord a construit une série de bases de missiles non déclarées qui ne font partie d'aucun processus de démilitarisation.

La base de missiles de Sinpung-dong, située à 27 kilomètres de la frontière chinoise, contient probablement entre six et neuf missiles balistiques intercontinentaux Hwasong-15 ou Hawsong-18 avec leurs lanceurs ou transporteurs correspondants, selon le CSIS.

Le Hwasong-15, connu sous le nom de KN-22, est un missile d'une longueur maximale de 22,5 mètres qui peut atteindre des cibles situées à 13 000 kilomètres de distance, selon le CSIS.

La Corée du Nord a probablement développé ce missile depuis son premier lancement en 2017, lorsque les médias ont rapporté qu'il avait volé pendant 53 minutes et 4 475 kilomètres avant d'atterrir au large des côtes japonaises.

Lors du premier essai, les dirigeants nord-coréens auraient déclaré que le missile était doté d'une "ogive lourde super-large capable de frapper l'ensemble du territoire continental des États-Unis".

On pense que les Hwasong-18 sont des missiles à combustible solide qui, selon l'association américaine de contrôle des armements, présentent de nombreux avantages, tels qu'un temps de lancement plus court, une manipulation et un stockage plus faciles et la possibilité de lancer des missiles plus petits.

La Corée du Nord possède également des missiles Hwasong-19, qu'elle a testés et lancés pour la première fois en novembre dernier en réponse à ce que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a appelé des "provocations" de la part de la Corée du Sud et des États-Unis.

Missiles nucléaires et à courte portée

Parmi les autres bases mises en évidence par le SCRS dans son rapport figure la base de Kal-Gol, située à environ 52 kilomètres au nord de la zone démilitarisée avec la Corée du Sud, qui disposerait d'un missile Hwasong-6 d'une portée de 500 kilomètres.

Ce missile à courte portée, en service depuis 1991, mesure environ 10,9 mètres de long et peut transporter une charge unique allant jusqu'à 770 kilogrammes. Il s'agit d'un missile utilisé par de nombreux autres pays, dont l'Iran, l'Irak, l'Égypte, la Libye, la Syrie, le Vietnam et le Yémen, selon le CSIS.

Le rapport explique que d'autres bases pourraient également être équipées du Hwasong-9, que le CSIS décrit comme la version à portée étendue du Hwasong-6.

Ce missile de 13,5 mètres de long a une portée de 1 000 kilomètres et une masse au lancement de 6 400 kilogrammes, avec une seule ogive qui peut être "conventionnelle à haut pouvoir explosif, nucléaire, chimique ou biologique".

Les différents missiles seraient complétés par des armes nucléaires, selon la Federation of American Scientists (FAS), malgré les résolutions des Nations unies qui imposent des sanctions internationales au pays pour les avoir construits.

En 2024, la FAS estime que la Corée du Nord dispose de suffisamment de matériaux pour produire jusqu'à 90 têtes nucléaires, mais qu'elle en a probablement assemblé moins que cela, plus près de 50.