Ces sept pays ne respectent pas les règles de l'UE en matière de salaire minimum, selon les syndicats
À quelques semaines d'une échéance législative clé, sept pays de l'UE n'ont pas encore commencé à légiférer sur les nouvelles protections du salaire minimum européen, selon une nouvelle étude de la Confédération européenne des syndicats (CES).
Les nouvelles lois européennes, adoptées en juin 2022 à la suite d'une importante crise du coût de la vie, doivent être intégrées dans la législation nationale pour entrer en vigueur. Or, la France, l'Italie, le Portugal, Chypre, l'Estonie, la Lituanie et Malte n'ont même pas encore commencé à le faire, a déclaré la CES.
"Les travailleurs ont déjà attendu deux ans pour que cette directive soit mise en œuvre et ne devraient pas avoir à attendre plus longtemps ", a déclaré Tea Jarc, secrétaire confédérale de la CES, dans un communiqué. "La plupart des gouvernements nationaux devraient cesser de traîner les pieds et enfin transformer ces promesses en réalité", a-t-elle ajouté.
La CES affirme que la directive pourrait bénéficier à environ 20 millions de travailleurs, mais estime que le salaire minimum, défini comme une proportion du salaire moyen, est suffisamment élevé dans seulement deux pays de l'UE.
Lorsqu'elles ont été approuvées par les législateurs et les gouvernements en juin 2022, les nouvelles règles européennes ont été saluées par le commissaire européen Nicolas Schmit, qui a déclaré qu'elles "contribueraient à garantir que les personnes percevant un salaire minimum puissent s'offrir une vie digne" à une époque où le coût de la vie suscite de vives inquiétudes.
Elles se sont heurtées à l'opposition du Danemark et de la Suède, où les négociations collectives sont très répandues mais où il n'existe pas de salaire minimum, ainsi qu'à celle des entreprises, qui craignaient des coûts supplémentaires.
Les salaires minimaux bruts varient considérablement dans l'Union européenne, allant de 477 euros par mois en Bulgarie à 2571 euros au Luxembourg.
Les règles définitives n'obligent pas les pays à instaurer un salaire minimum, mais ceux qui le font doivent s'assurer qu'ils disposent d'un moyen efficace de le fixer et de l'actualiser, par exemple en se référant au pouvoir d'achat.
La Commission européenne est chargée de faire appliquer la législation européenne et peut poursuivre en justice les gouvernements qui ne prennent pas les mesures nécessaires, bien que cela ne se produise normalement qu'une fois le délai, en l'occurrence le 15 novembre, écoulé.
Dans certains cas, comme en Allemagne, le gouvernement a fait valoir qu'il n'avait pas besoin d'agir car les lois existantes étaient déjà conformes aux normes de Bruxelles. Un porte-parole de la Commission européenne n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.