Comment l'entreprise Apple a démarré, a failli échouer et "façonne l'avenir"
Le géant de la technologie Apple a annoncé jeudi que ses ventes globales ont augmenté de 6 % sur la période juillet-septembre 2024, par rapport au même trimestre l'année dernière, alors que l'entreprise américaine est en passe de devenir la première société à avoir une valorisation de 4 000 milliards de dollars (3 600 milliards d'euros).
Euronews Next se penche sur l'histoire et la croissance d'Apple depuis son lancement, sur ses produits phares et sur l'avenir de l'entreprise.
L'histoire d'Apple
Apple est fondé le 1er avril 1976 par Steve Jobs, Steve Wozniak et Ronald Wayne, ce dernier revendant ses parts à ses deux associés douze jours plus tard pour 800 $.
Le premier produit de l'entreprise est le micro-ordinateur Apple I, construit dans le garage de Steve Jobs. Il n'avait ni clavier ni écran.
Un an plus tard, en 1977, l'Apple II est commercialisé et l'entreprise connaît son premier grand succès : Apple devient le premier fabricant d'ordinateurs aux États-Unis et réalise une introduction fracassante en bourse.
Mais l'entreprise connaît quelques années plus tard un revers majeur : l'Apple Lisa, un ordinateur de bureau coûteux, ne connaît pas le succès escompté après son lancement en 1983.
Steve Jobs mise alors sur l'ordinateur Macintosh, qui empiète sur les plates-bandes d'IBM, le leader du marché à l'époque.
Cependant, un conflit entre Steve Jobs et le PDG d'Apple de l'époque, John Sculley, à propos des ventes décevantes du Lisa et du Macintosh, conduit le conseil d'administration à démettre le co-fondateur d'Apple de toutes ses fonctions.
Steve Jobs crée alors une nouvelle société, NeXT Computers ; son associé Steve Wozniak quitte également Apple pour des raisons personnelles.
Apple se porte bien jusqu'au milieu des années 1990, mais frôle ensuite la faillite face à la concurrence des PC moins chers de Microsoft et après plusieurs flops, comme celui de la tablette Newton.
Apple rachète alors NeXT Computers et nomme Steve Jobs PDG par intérim de l'entreprise. C'est lui qui recentrera Apple sur son activité informatique et la sauvera de la faillite.
"On y pense rarement aujourd'hui, mais lorsque Steve Jobs est revenu chez Apple en 1997, la société se trouvait dans une situation périlleuse : elle venait de perdre 50 millions de dollars (46 millions d'euros) en un seul trimestre. Depuis, elle a fait un certain nombre de paris qui ont presque tous été payants", explique à Euronews Next Tim Danton, rédacteur en chef de PC Pro.
En 1998, l'iMac est présenté, suivi quelques années plus tard par le système d'exploitation Mac OS X. La même année, en 2001, Apple sort le premier iPod, établissant ainsi la réputation de l'entreprise en tant que précurseur dans le domaine de la technologie.
Le secret d'Apple "tient en un mot : design", affirme Tim Danton.
"Apple n'est jamais le premier à mettre une technologie sur le marché, mais lorsqu'il le fait, il s'assure qu'elle est très belle et qu'elle fonctionne parfaitement. Prenons l'exemple de l'iPod. Les lecteurs MP3 existaient déjà depuis quelques années, mais Apple a créé une version désirable et facile à utiliser pour les non-initiés", ajoute-t-il.
Les années suivantes voient la sortie de l'iPhone en 2007, puis de l'App Store et de l'iPad en 2010.
En 2011, Steve Jobs prend un congé et nomme Tim Cook au poste de PDG d'Apple. Le célèbre fondateur visionnaire décède plus tard dans l'année d'un cancer du pancréas.
L'ère Tim Cook
Depuis la prise de fonction de Tim Cook, Apple a adapté et étendu ses activités pour inclure le service de streaming multimédia Apple TV+ et Apple Music, ainsi qu'un casque de réalité mixte qui combine la réalité augmentée (AR) et la réalité virtuelle (VR), l'Apple Vision Pro.
L'entreprise américaine s'est également lancé dans la course à l'intelligence artificielle (IA) avec une mise à jour du système d'exploitation iOS 18 et quatre modèles d'iPhone 16 dotés d'une puce informatique spéciale - dont la sortie n'est pas prévue en Europe pour le moment.
Sous la direction de Tim Cook, Apple a réussi à relever les défis actuels, tels que les tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine et le ralentissement de la demande sur le marché chinois.
Mais l'entreprise fait désormais face à un autre problème : la Commission européenne estime que l'App Store enfreint la loi sur les marchés numériques (Digital Markets Act, DMA), en empêchant les développeurs d'applications d'orienter librement les consommateurs vers d'autres canaux d'accès aux contenus.
Les lunettes Vision Pro d'Apple, jugées trop chères et inconfortables, ont également connu un échec commercial relatif.
Mais les experts sont optimistes quant à l'avenir à long terme d'Apple.
"Je suis beaucoup plus confiant dans l'avenir d'Apple que dans celui de n'importe quelle autre entreprise technologique, parce qu'elle a réussi à enfermer les gens dans son écosystème", déclare Tim Danton.
"Bien que les détracteurs d'Apple soient nombreux, dans l'ensemble, les gens adorent la marque. Même les détracteurs respectent Apple à contrecœur", ajoute-t-il.
Selon l'expert, cette popularité s'explique en partie par le modèle économique de la marque, qui respecte la vie privée des utilisateurs et n'emploie que peu de publicités.
"Apple peut prétendre être la marque qui se soucie le plus de la vie privée, un argument de poids pour de plus en plus d'utilisateurs", conclut Tim Danton.