Des dizaines de tonnes de nourriture et d’aide médicale larguées sur la bande de Gaza par la France, l’Espagne et l’Allemagne

Samedi, des avions ont largué sur Gaza de l'aide en provenance de pays européens et d'ailleurs, bien que les groupes d'aide et les Palestiniens affirment que les changements n'ont été que progressifs.

L'aide provient d'une coalition de pays dirigés par la Jordanie, dont l'Allemagne, la France et l'Espagne. Pour contourner les restrictions imposées aux camions d'aide qui traversent la bande de Gaza par voie terrestre, ils ont orchestré le largage de colis depuis le ciel.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré que le premier largage de plusieurs tonnes de nourriture avait eu lieu vendredi et que d'autres se poursuivraient au cours du week-end.

L'Espagne aurait largué 12 tonnes d'aide déployées dans 24 parachutes. Selon le ministre espagnol des affaires étrangères, Jose Manuel Albares, cette aide est suffisante pour environ 11 000 personnes.

L'Allemagne a déclaré que 14 tonnes de nourriture et d'aide médicale avaient été larguées par avion, mais le ministre allemand des affaires étrangères, Johan Wadephul, a déclaré que "des quantités suffisantes de matériel de secours ne peuvent être fournies à la population que par voie terrestre".

Le porte-parole du gouvernement allemand Stefan Kornelius par de « premiers progrès limités » mais « très insuffisants ».

Dans le même temps, le chancelier allemand Friedrich Merz « exprime son inquiétude concernant des informations selon lesquelles de grandes quantités d’aide humanitaire seraient retenues par le Hamas et des organisations criminelles ».

L'Italie et les Pays-Bas devraient commencer à larguer de l'aide à Gaza la semaine prochaine, selon les gouvernements de ces pays.

"Nous attendons d'Israël qu'il fasse davantage pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire par voie terrestre et qu'il honore pleinement ses accords humanitaires avec l'UE", a déclaré Caspar Veldkamp, ministre néerlandais des affaires étrangères, au parlement néerlandais. "La catastrophe humanitaire à Gaza doit cesser.

Le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré qu'il avait donné le feu vert aux forces militaires pour "le transport et le largage de produits de première nécessité aux civils de Gaza, qui ont été gravement touchés par le conflit en cours".

La faim s'est aggravée à Gaza au cours des 22 derniers mois de guerre entre Israël et le Hamas en raison des restrictions de l'aide, avertissent les travailleurs humanitaires. Les experts affirment que "le pire scénario de famine se déroule actuellement à Gaza".

Israël a imposé un blocus total sur les denrées alimentaires et autres fournitures pendant deux mois et demi à partir du mois de mars.

Il a déclaré que son objectif était d'accroître la pression sur le Hamas pour qu'il libère les dizaines d'otages qu'il détient depuis son attaque contre Israël le 7 octobre 2023.

Bien que le flux d'aide ait repris en mai, le montant ne représente qu'une fraction de ce que les organisations humanitaires estiment nécessaire.

Situation sur le terrain

Selon les hôpitaux locaux, au moins 18 personnes ont été tuées par des tirs israéliens à Gaza samedi. Huit de ces personnes étaient apparemment des demandeurs d'aide.

Près d'un site de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), Yahia Youssef, qui était venu chercher de l'aide samedi matin, a décrit une scène de panique désormais sinistrement familière.

Après avoir aidé à transporter trois personnes blessées par des coups de feu, il a dit avoir regardé autour de lui et vu beaucoup d'autres personnes allongées sur le sol, en train de saigner.

"C'est le même épisode quotidien", a déclaré M. Youssef.

En réponse à des questions concernant plusieurs témoignages de violence sur le site le plus au nord des quatre sites de l'entrepreneur américain soutenu par Israël, le bureau de presse du GHF a déclaré que "rien ne s'est produit sur nos sites ou à proximité".

Les efforts du groupe pour acheminer l'aide à Gaza ont été marqués par la violence et la controverse. Toutefois, Israël et le GHF ont affirmé qu'ils n'avaient procédé qu'à des tirs d'avertissement et que le nombre de morts parmi les demandeurs d'aide avait été exagéré.

Une frappe israélienne a également touché une maison familiale dans une zone située entre les villes de Zawaida et Deir al-Balah, tuant deux parents et leurs trois enfants, selon le ministère de la santé de Gaza.

Une autre frappe a touché une tente près de la porte d'une prison fermée où les personnes déplacées se sont réfugiées à Khan Younis, tuant une mère et sa fille.

L'armée israélienne n'a pas immédiatement répondu aux questions concernant les frappes ou les morts près des sites d'aide.

Les familles des otages manifestent pour mettre fin à la guerre

Les familles des otages israéliens détenus à Gaza et leurs sympathisants ont manifesté à Tel-Aviv et ont exhorté leur gouvernement à faire davantage pression pour la libération de leurs proches.

L'envoyé spécial du président américain Donald Trump dans la région, Steve Witkoff, les a rejoints un jour après s'être rendu à Gaza.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre 2023, une vingtaine seraient encore en vie à Gaza.

La guerre a commencé lorsque les militants du Hamas ont attaqué le sud d'Israël le 7 octobre 2023, tuant 1 200 personnes, pour la plupart des civils.

L'offensive israélienne qui a suivi a tué à ce jour plus de 60 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, dont les chiffres ne font pas de distinction entre les combattants et les civils.

L'armée israélienne affirme que près de 900 de ses soldats sont morts depuis le début de la guerre.