Trump songe à un "accord sur pratiquement tous les points" mais doute d'un cessez-le-feu

À l'issue d'une rencontre bilatérale avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain Donald Trump s'est dit confiant que Washington, Kyiv et leurs alliés européens parviendront à s'entendre sur les principaux paramètres d'un accord de paix à l'issue de négociations conjointes.

« Aujourd'hui, nous parviendrons à un accord sur presque tous les points, y compris les questions de sécurité. Je pense qu'un accord de paix peut être conclu à l'issue de nos discussions », a déclaré M. Trump au début de la rencontre avec les dirigeants européens.

Le président américain s'est dit confiant que Vladimir Poutine accepterait des garanties de sécurité pour l'Ukraine. Il a indiqué que la rencontre avec les Européens déterminerait « les mesures à prendre » dans le cadre de ces garanties, ainsi qu'« un éventuel échange de territoires ».

Zelensky, pour sa part, a qualifié la rencontre avec son homologue américain de « très positive » et s'est dit confiant qu'une « solution sera trouvée sur toutes les questions, y compris territoriales ».

Cessez-le-feu préalable : Trump souffle le chaud et le froid

Interrogé sur la possibilité d'un cessez-le-feu, Trump a évoqué d'autres conflits qu'il prétendait avoir terminés, déclarant aux journalistes : « Je ne pense pas qu'un cessez-le-feu soit nécessaire. Si vous regardez les six accords que j'ai conclus cette année, ils étaient tous en guerre ; je n'ai conclu aucun cessez-le-feu. »

« Je sais que ce serait peut-être une bonne chose, mais je comprends aussi, stratégiquement, qu'un pays ou l'autre n'en veuille pas. Il y a un cessez-le-feu, et ils reconstruisent, reconstruisent, et, vous savez, peut-être qu'ils n'en veulent pas.»

Il a ajouté : « J'aime l'idée d'un cessez-le-feu pour une raison : cela arrêterait de tuer des gens immédiatement, plutôt qu'en deux ou une semaine, ou peu importe le temps qu'il faudra. Mais nous pouvons négocier un accord, nous travaillons sur un accord de paix pendant qu'ils se battent. »

Mais, après une heure de réunion à huis clos avec les dirigeants européens et Zelensky, Trump a déclaré aux journalistes dans la salle Est que « nous préférerions tous, bien évidemment, un cessez-le-feu immédiat pendant que nous travaillons à une paix durable ».

Il a ajouté qu'il était favorable à un cessez-le-feu, car il « mettrait immédiatement fin aux massacres », mais a réaffirmé qu'un accord de paix entre les deux pays était « tout à fait réalisable » à ce stade de la guerre.

Macron plaide pour une rencontre à quatre, Starmer insiste sur les garanties de sécurité

Le président français Emmanuel Macron a salué l'idée d'une réunion trilatérale entre Zelensky, Poutine et Trump, affirmant que « c'est la seule façon de régler la situation ».

Il a également déclaré qu'une « trêve » pour organiser une telle réunion serait « une nécessité ».

« Je pense qu'une réunion quadrilatérale serait probablement nécessaire pour la suite, car lorsqu'on parle de garanties de sécurité, on parle de la sécurité de l'ensemble du continent européen », a-t-il ajouté lors d'une brève allocution avant le début d'une réunion multilatérale à huis clos.

S'exprimant après le président français Emmanuel Macron, avec qui il copréside la réunion de la coalition des pays volontaires, le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que « l'indication par Trump de garanties de sécurité, de type Article 5, s'inscrit dans la démarche que nous avons menée avec la coalition des pays volontaires ».

Ce groupe, qui comprend des pays de toute l'Europe, ainsi que le Canada, l'Australie et le Japon, a été créé en mars et démontre « notre volonté de prendre les choses en main en matière de sécurité », a déclaré M. Starmer.

« Avec l'appui des États-Unis, je pense que nous pourrions franchir aujourd'hui une étape importante, une étape historique en termes de sécurité pour l'Ukraine et pour l'Europe », a-t-il ajouté.

Zelensky a montré à Trump une carte du champ de bataille lors des discussions territoriales

Zelensky a déclaré avoir montré à Trump une carte du champ de bataille en Ukraine lors de leur rencontre bilatérale, lors de laquelle des concessions territoriales ont été évoquées.

Le président ukrainien a déclaré : « J’ai montré au président de nombreux détails sur le champ de bataille, sur la carte.»

Donald Trump a admis : « Nous devons également discuter d’éventuels échanges de territoires », laissant vraisemblablement cette question à la réunion trilatérale avec Poutine.

Trump semble avoir suggéré que la discussion se baserait sur les lignes de front actuelles et sur les territoires occupés par la Russie.

Il a ajouté : « Cela signifie la zone de guerre, les lignes de front qui sont désormais assez évidentes, et c’est très triste à voir, et les positions de négociation.»

Zelensky a déclaré à plusieurs reprises que l’Ukraine ne céderait aucun territoire à la Russie.

Poutine avait auparavant insisté sur le fait qu’il souhaitait que la Russie conserve le contrôle de quatre régions d’Ukraine, y compris les territoires qu’elle n’a jamais occupés. Moscou a même formulé des exigences maximalistes envers l'Ukraine, exigeant que les forces de Kyiv se retirent des régions ukrainiennes envahies par la Russie.

Les analystes soulignent que la Russie n'est pas en mesure de s'emparer militairement de ces territoires, malgré le déploiement de ses meilleures forces depuis plus d'une décennie.

La Russie n'acceptera "aucune présence de troupes de l'OTAN en Ukraine"

La Russie n'accepte aucun scénario impliquant le déploiement de troupes de l'OTAN en Ukraine, a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, alors que Donald Trump évoquait pour la première fois les garanties de sécurité substantielles pour l'Ukraine dans le cadre d'un accord visant à mettre fin à la guerre de Moscou en Ukraine.

Lors de sa rencontre bilatérale avec Volodymyr Zelensky plus tôt dans la journée, Trump n'a pas rejeté la possibilité d'un déploiement de forces de maintien de la paix américaines en Ukraine. « L'Europe est la première ligne de défense », a déclaré Trump, ajoutant : « Mais nous apporterons notre aide, nous serons impliqués. »

La speakerine russe Maria Zakharova a déclaré que cela « pourrait conduire à une escalade incontrôlable du conflit aux conséquences imprévisibles ».

Elle a continué à critiquer les dirigeants européens, et en particulier le Premier ministre britannique.

« Les déclarations de certains pays européens à ce sujet, dont le Royaume-Uni, confirment fondamentalement leurs aspirations ouvertement provocatrices et prédatrices en Ukraine. »

Trump : la Russie accepterait des garanties de sécurité pour l'Ukraine

Donald Trump a déclaré que Vladimir Poutine avait accepté que la Russie accepte certaines garanties de sécurité pour l'Ukraine.

S'exprimant lors de la réunion avec Zelensky et les dirigeants européens, le président américain a déclaré : « Je crois que le fait que le président Poutine ait accepté que la Russie accepte des garanties de sécurité pour l'Ukraine constitue une étape très importante.»

Il a ajouté : « Je pense que les pays européens vont assumer une grande partie du fardeau. Nous allons les aider et nous allons garantir la sécurité.»

Trump a indiqué qu'un point qu'il aborderait avec les dirigeants à Washington ce soir est « qui fera quoi ».

Zelensky a déclaré qu'il s'agissait d'un élément important d'une « très bonne conversation ».

« Nous avons abordé des points très sensibles. Le premier concerne les garanties de sécurité. La sécurité en Ukraine dépend des États-Unis, de vous et des dirigeants qui nous accompagnent de tout cœur », a déclaré Zelensky.

« De nombreux pays sont du côté de l'Ukraine, de notre peuple, et nous voulons tous mettre fin à cette guerre. » « Nous parlerons davantage des garanties de sécurité. Il est essentiel que les États-Unis envoient des signaux aussi forts et soient prêts à accepter des garanties de sécurité », a-t-il déclaré.