À Kyiv, le sommet de Washington vu avec l'espoir et la circonspection

Les habitants de Kiev ont retenu leur souffle en suivant de près les réunions entre le leader ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain Donald Trump et les dirigeants européens.

Au cours du sommet, Trump a exprimé l'espoir que Zelensky et lui-même s'entretiendraient bientôt avec le président russe Vladimir Poutine dans le but de mettre un terme à la guerre totale menée par la Russie en Ukraine, qui en est à sa quatrième année d'existence.

À l'issue des réunions, Trump a téléphoné à Poutine pour entamer les pourparlers à trois, même si plus tard il a suggéré qu'il mettrait l'accent sur juste la rencontre Poutine-Zelensky.

Volodymyr Novytskyï, qui vit dans la capitale ukrainienne, a déclaré qu'une trêve pouvait être conclue, mais qu'elle ne mettrait pas fin à la guerre. "Même s'il y a une trêve, l'ennemi ne s'arrêtera pas à la frontière qu'il a maintenant".

"Je n'aimerais pas être à la place de Zelensky", a déclaré Svetlana Gerasimenko, une habitante de Kyiv.

"Il ne cédera pas aux désirs de Poutine, mais il est difficile d'imaginer comment la situation évoluera".

L'analyste politique Oleh Saakian a déclaré que la réunion s'était déroulée de manière "satisfaisante".

"Trump n'a pas dit qu'il renforçait les sanctions contre la Russie. Mais nous avons obtenu une certaine clarté. La tâche de cette réunion était d'empêcher Trump de faire pression sur l'Ukraine avec les exigences russes. Nous y sommes parvenus à 100 %", a-t-il estimé.

"Pour l'Ukraine, la rencontre avec Poutine est importante pour que Trump puisse voir si la Russie est vraiment prête à mettre fin à la guerre. Il est important de démontrer que l'Ukraine a fait tout ce qui était possible de son côté", a-t-il expliqué.

"Je ne pense pas que quiconque en Ukraine ait l'illusion qu'une rencontre avec Poutine pourrait soudainement apporter la paix."

Zelensky et les dirigeants européens ont déclaré que Poutine a exigé que l'Ukraine abandonne le Donbass dans l'est de l'Ukraine, qui a connu certains des combats les plus intenses depuis plus d'une décennie, depuis l'invasion initiale de la Russie en 2014 - et où la Russie développe maintenant encore une offensive.

Pourtant, selon un groupe de réflexion américain ISW, la Russie ne pourrait pas s'emparer de Donetsk - qui constitue le Donbass avec une autre région de l'est, Louhansk - à moins que l'Ukraine ne s'en retire volontairement.