Coquillages, hippocampes séchés, maroquinerie... qu'est-il interdit de ramener comme souvenirs de vacances ?

Quand il s'agit de revenir de vacances, les souvenirs sont presque un passage obligatoire. Pourtant, les douaniers détectent de plus en plus d'objets interdits, tels que des coquillages, des fragments de récifs coralliens, des hippocampes séchés ou des articles en cuir (sacs à main, ceintures, portefeuilles)…
Autant de produits protégés par la Convention de Washington (CITES), rédigée en 1963, qui a pour objectif de réglementer le commerce international afin de protéger les espèces végétales et animales menacées d'extinction.
"Les articles les plus fréquemment saisis sont les produits d'origine animale, dont l'importation est totalement interdite", explique Aleksandra Ortis, agent de la Commission européenne à la douane. Pour les fruits, le durian, l'ananas, la noix de coco et la datte peuvent être transportés. "Pour le reste, il y a des restrictions quantitatives", assure-t-elle.
"En ce qui concerne les espèces protégées, je pense que les pays d'Afrique et d'Asie, ainsi que les Caraïbes, sont les plus touchés par la contrebande. De Cuba, on importe surtout des coquillages, des chaussures, des sacs à main, des ceintures en peau de spécimens protégés", poursuit-elle.
Les personnes tentant de faire ramener de leur voyage des espèces protégées s'exposent à des poursuites judiciaires. "Il s'agit d'un délit fiscal. Et c'est au tribunal de décider de la sanction, qui peut aller de trois mois à cinq ans de prison", explique Łukasz Kowalczyk, spécialiste du service des douanes.
Importer des marchandises incluses dans la convention CITES est considéré "comme une infraction pénale et des mesures supplémentaires peuvent être envisagées par le tribunal", poursuit-il.
Plus de 40 000 espèces protégées
Łukasz Kowalczyk note de nombreux progrès en la matière. "La prise de conscience s'accroît. Il y a beaucoup de campagnes d'information sur ces spécimens [...]. D'après notre expérience, la prise de conscience augmente et il y a moins de ces spécimens que nous découvrons", affirme-t-il.
Néanmoins, des découvertes sont encore faites trop régulièrement. Et quand un touriste se fait prendre, il plaide souvent l'ignorance. Łukasz Kowalczyk indique même que les personnes concernées invoquent parfois un défaut d'information des résidents ou des organisateurs "Or, cette ignorance n'exonère pas la personne de sa responsabilité."
Pour faciliter le travail des agents sur le terrain et leur permettre d'identifier les espèces plus facilement, des formations sont organisées. Car la Convention de Washington protège plus de 40 000 espèces : 6 610 animales et 31 310 végétales. Et en cas de doutes, les agents ont le droit de procéder à une saisie.
Parmi les souvenirs qui peuvent poser problème se trouvent les sacs à main en cuir. "La question est de savoir si le sac à main en question, avec un motif en peau de serpent par exemple, a été acquis au cours de ce voyage, ou s'il s'agit d'un sac à main que la dame a acquis légalement auparavant", tempère Aleksandra Ortis.
Le problème des contrefaçons
"Si un agent constate, lors d'un contrôle, que les marchandises en possession du voyageur portent les marques de la contrefaçon, c'est-à-dire que le logo qui y figure n'est pas produit par le propriétaire de la marque, il peut saisir ces marchandises", poursuit-elle. Dans ce cas, "nous renvoyons le dossier au représentant de la marque en question et c'est à lui de décider s'il va poursuivre l'affaire devant les tribunaux ou non."
Elle précise qu'un voyageur est dans l'obligation de déclarer sa marchandise si celle-ci dépasse la somme de 430 euros pour les voyages faits en avion (300 euros pour les voyages réalisés par la terre).
Les douaniers contrôlent également les produits soumis à accises. "Dans le cas des produits soumis à accises, tels que les cigarettes, le tabac et l'alcool, nous disposons également de normes qui sont mises à la disposition des tiers. Ces informations figurent sur des affiches dans le hall de récupération des bagages. Nous devons nous rappeler que si nous dépassons cette norme, nous devons également le signaler au bureau des impôts", rappelle Łukasz Kowalczyk.
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