Attaques sur la ville de Gaza : au moins 14 morts, Israël affirme avoir visé des membres du Hamas

Des raids israéliens ont tué au moins 14 personnes dans la nuit de vendredi à samedi dans la ville de Gaza, ont rapporté des responsables locaux. Israël a intensifié son offensive ces derniers jours et a exhorté les Palestiniens à évacuer la ville.
L'armée israélienne, qui affirme vouloir "détruire l'infrastructure militaire du Hamas", n'a pas donné de calendrier pour l'offensive, mais il semble qu'elle pourrait durer des mois.
Le Dr Rami Mhanna, directeur administratif de l'hôpital Shifa, où certains des corps ont été transportés, a déclaré que parmi les morts figuraient six personnes d'une même famille après qu'une attaque a frappé leur maison tôt samedi matin. Il s'agit de proches du directeur de l'hôpital, le Dr Mohamed Abu Selmiya.
Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que cinq autres personnes avaient été tuées dans un autre attentat près de la place Shawa. La chaîne de télévision panarabe Al Jazeera parle d'au moins 60 morts samedi dans des attaques perpétrées dans toute la bande de Gaza.
L'armée israélienne affirme avoir tué des "terroristes du Hamas" dans la ville de Gaza
L'armée israélienne n'a pas fourni d'autres informations sur les attaques, mais a fait savoir qu'elle "s'efforçait de démanteler les capacités militaires du Hamas" et qu'elle "prenait toutes les précautions possibles pour atténuer les dommages causés aux civils".
Dans un message publié samedi sur les réseaux sociaux, Tsahal a indiqué que les troupes de l'armée avaient démantelé de nombreux sites terroristes, localisé des armes, éliminé des terroristes du Hamas et frappé des positions de tireurs d'élite et des installations piégées dans la ville de Gaza. Les infrastructures terroristes à Khan Youèis et Rafah ont également été démantelées et les terroristes éliminés. L'armée de l'air aurait également frappé plus de 100 cibles terroristes, y compris des sites souterrains, des dépôts d'armes et des cellules terroristes.
Ces derniers jours, Israël a exhorté des centaines de milliers de Palestiniens réfugiés dans la ville de Gaza à se rendre au sud, dans une zone humanitaire, et a ouvert un autre couloir au sud de la ville de Gaza pendant deux jours cette semaine pour permettre à davantage de personnes d'évacuer. Selon des sources locales, environ 500 000 personnes ont quitté la ville.
Les Palestiniens ont quitté la ville en voiture et à pied. Mais beaucoup ne veulent pas être déracinés à nouveau, sont trop faibles pour partir ou n'ont pas les moyens de payer le coût du relogement.
Les organisations humanitaires ont prévenu que le fait de forcer des milliers de personnes à évacuer aggraverait la grave crise humanitaire. Elles appellent à un cessez-le-feu afin que l'aide puisse parvenir à ceux qui en ont besoin.
Les pays en faveur de la reconnaissance de la Palestine
Ces attaques surviennent alors que les pays occidentaux sont de plus en plus excédés par l'escalade de la violence à Gaza, et que certaines capitales s'apprêtent à reconnaître le statut d'État palestinien lors de la réunion des dirigeants mondiaux à l'Assemblée générale des Nations unies, ce week-end ou la semaine prochaine.
Dans une déclaration faite vendredi, le ministère portugais des Affaires étrangères a indiqué qu'il reconnaîtrait un État palestinien dimanche. Le pays ibérique avait déjà annoncé son intention de le faire, mais il a maintenant fixé une date officielle.
Le Portugal fait partie des pays occidentaux, dont le Royaume-Uni, la France, le Canada, l'Australie, Malte, la Belgique et le Luxembourg, qui devraient reconnaître un État palestinien dans les prochains jours.
Notamment, Keir Starmer devrait annoncer la reconnaissance d'un État palestinien par le Royaume-Uni dans un communiqué dimanche après-midi.
Le Premier ministre a déclaré en juillet que le Royaume-Uni modifierait sa position si Israël ne remplissait pas plusieurs conditions, notamment un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et un engagement dans un processus de paix à long terme menant à la coexistence d'un État palestinien avec Israël.
Les dirigeants israéliens ont exclu cette hypothèse depuis le début de la guerre, suite à l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle 1 200 personnes ont été tuées et 251 prises en otage.
La décision du Premier ministre a suscité de vives critiques de la part du gouvernement israélien, des familles des otages détenus à Gaza et de certains conservateurs, rapporte la BBC.
Les familles des otages contre Netanyahu
Les manifestations contre le gouvernement israélien continuent de plus belle. Les familles des otages encore détenus par le Hamas ont accusé samedi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de condamner à mort leurs proches en continuant à se battre plutôt qu'en négociant la fin de la guerre.
"Le sang de nos proches n'est, pour lui, rien d'autre qu'un outil politique pour s'accrocher au pouvoir", ont-elles déclaré dans un communiqué lu devant la résidence de "Bibi". "Tant qu'il y aura la guerre, Netanyahu aura un gouvernement. Quarante-huit otages sont toujours détenus à Gaza, et moins de la moitié d'entre eux seraient encore en vie".
Par ailleurs, un Israélo-Américain retenu en otage à Gaza pendant 584 jours avant d'être libéré en mai a déclaré qu'il reprendrait son service militaire israélien le mois prochain. Edan Alexander, 21 ans, avait été enlevé par le Hamas dans une base proche de la frontière de Gaza et était le dernier otage israélien encore en vie à avoir été libéré.
"Nous ne pouvons pas les oublier", a-t-il déclaré vendredi. "Nous ne pouvons pas nous arrêter tant qu'ils ne sont pas tous rentrés chez eux".
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