Trump à l'Europe : "L'immigration détruit vos pays, et vous devez agir"

Dans son premier discours devant l'Assemblée générale des Nations unies depuis 2020, Donald Trump a averti l'Europe mardi que l'immigration "détruit votre héritage" et ruine ses pays.

Le président américain a qualifié l'immigration et les politiques de lutte contre le changement climatique de "monstre à double queue" qui ruine le continent européen, condamnant particulièrement durement ce qu'il a appelé "le désastre incontrôlé de l'immigration".

"Si vous n'arrêtez pas des gens que vous n'avez jamais vus auparavant, avec lesquels vous n'avez rien en commun, votre pays va échouer", a-t-il déclaré.

"Je suis le président des États-Unis, mais je m'inquiète pour l'Europe. J'aime l'Europe, j'aime les Européens. Et je déteste la voir dévastée par l'énergie et l'immigration, ce monstre à double queue qui détruit tout sur son passage."

"Vous le faites parce que vous voulez être gentils", a-t-il déclaré en s'adressant directement aux dirigeants européens. "Vous voulez être politiquement corrects et vous détruisez votre patrimoine."

"Il est temps de mettre fin à l'expérience ratée des frontières ouvertes. Vous devez y mettre fin dès maintenant. Je peux vous dire que je suis vraiment doué pour ce genre de choses. Vos pays vont droit en enfer, a-t-il ajouté.

Dans les faits, ces dernières années, les pays européens ont renforcé leurs frontières et restreint l'accès à l'asile pour les ressortissants de pays tiers. L'Union européenne met également en œuvre un pacte commun pour la migration et l'asile, qui imposera des règles plus strictes au sein de l'espace Schengen.

Les dirigeants européens travaillent également sur une nouvelle législation visant à simplifier les retours, qui est actuellement en cours de négociation au sein des institutions européennes.

Une attaque en règle contre l'ONU

Au cours de son discours d'une heure, Trump a accusé l'ONU de faciliter et d'investir dans la migration irrégulière à travers le monde.

Faisant référence aux États-Unis, il a déclaré que l'organisation intergouvernementale avait facilité l'entrée de « millions » de migrants dans le pays.

"L'ONU soutient les personnes qui entrent illégalement aux États-Unis, et nous devons les expulser", a déclaré Trump, ajoutant que la plus haute organisation internationale devrait "mettre fin aux invasions, et non les créer et les financer".

Bien qu'il ne les ait pas nommées explicitement, Trump faisait probablement référence à deux des agences d'aide de l'ONU qui soutiennent les migrants et les réfugiés dans le monde entier, l'OIM et le HCR.

Mettre fin à sept guerres en sept mois

Au cours de son discours, Trump s'est une nouvelle fois attribué le mérite d'avoir mis fin à "sept guerres" au cours des sept premiers mois de son deuxième mandat présidentiel, dont certaines, selon lui, duraient depuis des décennies.

Il a énuméré les conflits entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, la Serbie et le Kosovo, Israël et l'Iran, l'Inde et le Pakistan, ainsi que l'Égypte et l'Éthiopie parmi ceux où il aurait réussi à négocier la paix, critiquant l'ONU pour ne pas l'avoir aidé pendant les négociations.

"J'ai mis fin à sept guerres, j'ai négocié avec les dirigeants de chacun de ces pays, et je n'ai jamais reçu le moindre appel téléphonique des Nations unies pour me proposer leur aide afin de finaliser l'accord", a déclaré le président américain.

"Tout ce que j'ai obtenu des Nations unies, c’est un escalier mécanique qui ne fonctionne pas et un téléprompteur éteint", s'est-il indigné.

Lors de son arrivée au siège de l'ONU un escalator s'est en effet arrêté alors que le président américain s'y engageait. Un peu plus tard le prompteur est tombé en panne au début de son discours. 

Donald Trump a également déploré l'état actuel de l'ONU, affirmant qu'il "a toujours dit que l'ONU avait un potentiel énorme, vraiment énorme".

"Mais elle est loin d'exploiter ce potentiel", a ajouté Trump. "Dans l'ensemble, du moins pour l'instant, tout ce qu'elle semble faire, c'est rédiger des lettres au ton très ferme, sans jamais donner suite. Ce ne sont que des paroles en l'air, et les paroles en l'air ne résolvent pas les guerres".

Le prix Nobel de la paix de retour

Trump a une fois encore déclaré que "tout le monde " pensait qu'il méritait le prix Nobel de la paix.

"Tout le monde dit que je devrais recevoir le prix Nobel de la paix pour chacune de ces réalisations", a-t-il souligné.

Il a ajouté que, même si le prix prestigieux serait une reconnaissance, le vrai prix selon lui, ce sont les vies sauvées, "que les gens ne soient plus tués dans des guerres interminables".