Donald Trump présente son plan de paix pour Gaza, la réponse du Hamas attendue

"Un grand jour, [...] potentiellement l'un des plus grands jours de l'histoire de la civilisation." Le président Donald Trump a déclaré, ce lundi 29 septembre, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accepté de soutenir une proposition de paix pour Gaza portée par les États-Unis, visant à mettre fin à une guerre qui dure depuis près de deux ans dans l'enclave palestinienne. Un plan qui comprend un cessez-le-feu et la libération des otages détenus par le Hamas.
S'exprimant à la Maison Blanche, lors d'une conférence de presse conjointe avec Benjamin Netanyahu, Donald Trump a déclaré qu'ils étaient "très proches" de conclure un accord de paix et qu'il espérait que les militants du groupe islamiste radical l'accepteraient également.
Le président américain a remercié personnellement plusieurs dirigeants arabes qui se sont engagés à démilitariser la bande de Gaza, dont le roi saoudien Salman Al Saoud, l'émir du Qatar Tamim al Thani et le président des Émirats arabes unis Mohammed Bin Zayed.
Israël présente ses excuses pour l'attaque à Doha
Le Premier ministre israélien a, pour sa part, présenté des excuses officielles au Qatar pour l'attaque menée le 9 septembre à Doha, visant des dirigeants du Hamas.
"Dans un premier temps, le Premier ministre Netanyahu a exprimé son profond regret que la frappe de missiles israéliens contre des cibles du Hamas au Qatar ait involontairement tué un militaire qatari", indique un communiqué de la Maison Blanche.
"Il a également regretté qu'en visant les dirigeants du Hamas pendant les négociations sur les otages, Israël ait violé la souveraineté du Qatar et a affirmé qu'Israël ne mènerait plus ce type d'attaque à l'avenir", ajoute le document.
Au moins cinq membres du mouvement islamiste de rang inférieur ont été tués lors de la frappe du 9 septembre.
Il s'agissait de la première attaque d'Israël sur le territoire qatari, un médiateur clé dans les négociations en cours pour obtenir la libération des otages.
Un "Conseil de la paix" pour Gaza
Le plan présenté ce lundi par le président américain prévoit la mise en place d'un comité consultatif international qui surveillera la gouvernance transitoire de la bande de Gaza après la guerre, baptisé "Conseil de la paix".
Cet organe sera présidé par Donald Trump lui-même et comprendra l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, qui a contribué à l'élaboration de la proposition.
Toutes les infrastructures terroristes seront détruites, y compris les tunnels et les installations de production d'armes, a déclaré le chef de la Maison Blanche. "En collaboration avec la nouvelle autorité de transition à Gaza, toutes les parties s'accorderont sur un calendrier de retrait progressif des forces israéliennes", a-t-il ajouté.
Le plan n'exige pas de déplacement de la population gazaouie et prévoit la fin immédiate de la guerre si les deux parties l'acceptent.
Selon cette nouvelle proposition, le Hamas aura 72 heures pour libérer les otages une fois l'accord conclu, au lieu de 48 heures, figurant dans un projet publié précédemment.
"Une fois tous les otages libérés, les membres du Hamas qui s'engagent à coexister pacifiquement et à rendre leurs armes bénéficieront d'une amnistie. Les membres du Hamas qui souhaitent quitter Gaza bénéficieront d'un passage sûr vers les pays d'accueil", peut-on lire dans le document diffusé par la Maison Blanche.
Donald Trump a déclaré qu'Israël aurait le "soutien total" des États-Unis pour prendre des mesures visant à vaincre le Hamas si ce dernier n'acceptait pas l'accord de paix proposé.
Selon le plan, la distribution et l'aide humanitaire dans la bande de Gaza se déroulera "sans ingérence des deux parties, par l'intermédiaire des Nations unies et de ses agences, du Croissant-Rouge, ainsi que d'autres institutions internationales n'ayant aucun lien avec l'une ou l'autre des parties".
Les discussions se sont déroulées alors que les chars israéliens continuent de pénétrer plus profondément dans le centre de Gaza. Israël a lancé ce mois-ci l'une des offensives les plus intenses depuis le début du conflit.
Dans une interview accordée à la chaîne qatarie Al Jazeera, Muhammad Mardawi, haut responsable du Hamas, déclare que le plan de paix pour Gaza présenté lundi par le président américain Donald Trump lors d'une conférence de presse "penche en faveur du point de vue israélien", rapporte The Times of Israel.
Il a ajouté que le groupe islamiste n'avait pas encore reçu d'offre officielle de la part des médiateurs sous forme écrite.
Plus tôt dans la journée de lundi, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait exhorté les deux parties à finaliser un accord pour mettre fin à la guerre qui dure depuis près de deux ans à Gaza.
"En fin de compte, le président sait que lorsque l'on parvient à un bon accord, les deux parties en sortent un peu mécontentes", a déclaré Karoline Leavitt à la presse. "Mais il faut que ce conflit prenne fin."
"Construire une paix durable dans la région"
De son côté, Riyad Mansour, l'ambassadeur palestinien auprès des Nations unies, a déclaré que les autorités palestiniennes étaient prêtes à travailler avec Donald Trump et les pays arabes pour mettre fin à la guerre.
"Ne tardons pas une seule minute de plus à faire ce qui est nécessaire pour que cette paix juste remplace l'insupportable réalité d'aujourd'hui", a déclaré Riyad Mansour lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient.
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, de Jordanie, des Émirats arabes unis, du Qatar et d'Égypte ont salué l'annonce faite par le président américain Donald Trump, selon un communiqué conjoint. Ces ministres, ainsi que d'autres diplomates arabes et islamiques, se sont déclarés prêts à coopérer de manière constructive avec les États-Unis et les parties concernées afin de finaliser l'accord et d'assurer sa mise en œuvre.
Emmanuel Macron a salué "l'engagement du président Trump pour mettre fin à la guerre et obtenir la libération de tous les otages". "Je souhaite qu’Israël s’engage résolument sur cette base. Le Hamas n’a pas d’autre choix que de libérer immédiatement tous les otages et suivre ce plan", a-t-il également écrit, précisant qu'une "discussion approfondie" devait être menée "pour construire une paix durable dans la région". "La France est prête à y contribuer. Elle sera vigilante aux engagements de chacune des parties", a conclu Emmanuel Macron, qui, comme plusieurs dirigeants occidentaux, a reconnu l'État de Palestine.
Le 7 octobre 2023, des militants du Hamas ont perpétré des massacres dans le sud d'Israël, tuant environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils. Le Hamas a pris 251 personnes en otage et en détient actuellement 48, dont 20 seraient encore en vie.
L'offensive de Tsahal qui a suivi a tué à ce jour au moins 66 000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas. Ces chiffres, jugés fiables par l'ONU, ne font cependant pas de distinction entre les combattants et les civils.
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