Andrej Babiš promet sa loyauté envers l'Europe alors que les négociations sur la coalition tchèque commencent

Andrej Babiš, leader du mouvement ANO (Oui en tchèque) et ancien Premier ministre tchèque de 2017 à 2021, a juré fidélité à l'Europe alors que les pourparlers en vue de former un gouvernement de coalition ont commencé.

"Nous étions un partenaire très fiable. Et nous sommes des patriotes pour l'Europe. Et nous voulons gagner les prochaines élections parce que l'Europe souffre", a-t-il déclaré en réponse aux questions des journalistes dimanche.

Samedi, le parti ANO a remporté les élections législatives avec 34,5 % des voix et 80 sièges dans un parlement de 200 membres. Il a largement battu la coalition conservatrice Ensemble du Premier ministre Petr Fiala, qui a obtenu 23,2 % des voix

La principale force anti-migrants, le parti Liberté et Démocratie directe, a obtenu 7,9 % des voix, tandis qu'un autre groupe de droite se faisant appeler "les Motoristes" a recueilli 6,8 % des voix.

Andrej Babiš a déclaré que son objectif était de former un gouvernement à parti unique et qu'il devrait chercher à obtenir la tolérance des deux groupes. Les mathématiques électorales veulent qu'il s'associe à d'autres partis pour obtenir une majorité.

S'il veut gouverner seul, son cabinet minoritaire devra obtenir au moins le soutien tacite du parti de la liberté et des motoristes pour remporter le vote de confiance parlementaire obligatoire pour gouverner.

L'année dernière, Andrej Babiš s'est associé à son ami, le Hongrois Viktor Orbán, pour créer une nouvelle alliance au Parlement européen, les "Patriotes pour l'Europe", afin de représenter les groupes de droite dure, ce qui constitue un changement important par rapport au groupe libéral Renew auquel Andrej Babiš appartenait auparavant.

Les Patriotes sont unis par une rhétorique anti-migrants, une position critique à l'égard des politiques de l'UE en matière de changement climatique et la protection de la souveraineté nationale.

Les Motoristes, qui sont soutenus par l'ancien président eurosceptique, Václav Klaus, partagent ces points de vue, tandis que le parti de la Liberté veut sortir le pays de l'UE et de l'OTAN et prévoit d'expulser la quasi-totalité des quelque 380 000 réfugiés ukrainiens du pays.

Après sa victoire, Andrej Babiš a déclaré que son parti était "clairement pro-européen et pro-OTAN". Lors d'une conférence de presse dimanche, il a déclaré que "des informations négatives sont constamment diffusées à l'étranger, ce que je trouve injuste".

"Après tout, j'étais premier ministre et notre orientation était claire. Je tiens simplement à ce que l'Europe fonctionne, car son développement économique ne va pas dans la bonne direction."

Le milliardaire a fait campagne sur un programme qui donnait la priorité aux questions nationales plutôt qu'aux questions internationales, telles que la guerre de la Russie en Ukraine.

Andrej Babiš a déclaré qu'il prévoyait d'abandonner une initiative tchèque internationalement reconnue qui consiste à acquérir des obus d'artillerie pour l'Ukraine sur des marchés extérieurs à l'UE.

"Nous ne l'aimons pas", a déclaré Andrej Babiš à propos de cette initiative. "Nous en avons une vision différente", a-t-il ajouté.

Il a également déclaré qu'il s'opposait à l'engagement de l'OTAN d'augmenter de manière significative les dépenses en matière de défense et a critiqué un accord portant sur l'achat de 24 avions de combat américains F-35.

Le président Petr Pavel doit rencontrer Andrej Babiš et d'autres chefs de parti dimanche. Le chef de la force politique la plus puissante se voit généralement offrir par le président la possibilité de former un nouveau gouvernement.