Serbie : des milliers d’étudiants en route vers Novi Sad pour commémorer le drame

Partis de tout le pays, des milliers de marcheurs emmenés par les étudiants sont en route vers Novi Sad. Leur objectif : rejoindre la ville pour commémorer ce samedi l'effondrement du auvent la gare, accident au cours duquel seize personnes avaient perdu la vie.

Lancées au printemps, ces marches, emblématiques du mouvement anticorruption, avaient rencontré une véritable ferveur populaire. Si elles étaient un temps escortées par la police, la répression s'est durci depuis l'été.

À Novi Pazar, des étudiants ont été arrêtés et leurs véhicules fouillés. L'intervention d'habitants d'une ville voisine avait permis à la marche de reprendre.

Pendant l'été, les arrestations et les peines prononcées par la justice se multiplient. Des journalistes et enseignants locaux témoignent par ailleurs de pressions exercées par le pouvoir sur des universités et des lycées, comme des renvois d'enseignants ou des menaces de suspension de financements publics aux établissements abritant des foyers de contestation.

Les étudiants, qui bénéficient du soutien de la population dans leur engagement contre la corruption, progressent aujourd'hui vers Novi Sad. En chemin, des stands tenus par des volontaires leurs offrent des boissons chaudes. Certains forment des campements en pleine rue.

4 500 étudiants et lycéens prévoient de marcher symboliquement depuis Belgrade jusqu'à la grande ville du nord. Pour le président Aleksandar Vucic, les protestataires préparent des actions violentes et les médias pro-régimes se répandent en théories du complot sur des tentatives de coup d'État, d'action terroriste, ou de soulèvement violent.

Le mouvement étudiant et populaire contre la corruption appelle à une manifestation et réclame des élections anticipées. Malgré une Serbie paralysée, le président Aleksandar Vucic refuse l'idée d'un scrutin. Les manifestations sont de plus en plus réprimées par la police, ce qui rend incertain le résultat de la mobilisation annoncée.

Les étudiants ont appelé à une commémoration dans le respect des victimes, mais demandent toujours des élections anticipées. Jusqu'à présent, le président Aleksandar Vucic refuse d'accéder à cette demande.