Israël affirme que les derniers restes humains rapatriés de Gaza ne sont pas des corps d'otages

Les dépouilles de trois personnes remises cette semaine par le Hamas à la Croix-Rouge ne sont pas celles d'otages, a déclaré Israël samedi. Ce nouvel élément risque de fragiliser l'accord de cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans le conflit israélo-palestinien.

Cette remise fait suite à la restitution, vendredi, par Israël des corps de 30 Palestiniens à Gaza. Cet échange a permis de conclure une série de restitutions, après que des militants ont remis, en début de semaine, les dépouilles de deux otages, signe que l'accord de cessez-le-feu, malgré les tensions, progressait.

Les dépouilles non identifiées des trois personnes ont été rapatriées vendredi soir en Israël, où elles ont été examinées durant la nuit. À ce moment-là, un responsable militaire avait averti que, selon les services de renseignement israéliens, elles ne provenaient pas des otages pris par des militants palestiniens lors de l'attaque du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, attaque qui a déclenché le conflit.

Un second responsable militaire israélien a confirmé samedi qu'il ne s'agissait pas des dépouilles d'otages, une information relayée ensuite par le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

« Les dépouilles que nous avons reçues ne sont pas celles de nos otages », a déclaré le bureau.

On ignore qui il s'agit et pourquoi elles ont été renvoyées en Israël. Les deux responsables israéliens se sont exprimés sous couvert d'anonymat, n'étant pas autorisés à parler aux médias. Un porte-parole du Hamas n'a pas immédiatement répondu aux appels et messages sollicitant un commentaire.

Depuis l'entrée en vigueur, le 10 octobre, du cessez-le-feu négocié par les États-Unis entre Israël et le Hamas, des militants palestiniens ont libéré les dépouilles de 17 otages détenus à Gaza depuis deux ans.

Cependant, le processus de restitution des corps des 11 derniers otages, prévu par l'accord de trêve, progresse lentement, les militants ne libérant qu'un ou deux corps tous les quelques jours.

Le nombre total de corps palestiniens restitués par Israël depuis le début du cessez-le-feu s'élève désormais à 225. Seuls 75 d'entre eux ont été identifiés par leurs familles, selon le ministère de la Santé de Gaza. On ignore si les personnes restituées ont été tuées en Israël lors de l'attaque du 7 octobre 2023, si elles sont décédées en détention israélienne ou si leurs corps ont été récupérés à Gaza par les troupes pendant la guerre.

La trêve fragile a été mise à rude épreuve en début de semaine lorsque Israël a mené des frappes à travers Gaza qui ont tué plus de 100 personnes, suite à la mort d'un soldat israélien à Rafah, la ville la plus méridionale de Gaza, et au retour incomplet des otages.

Le Hamas a rendu les 20 otages vivants, ainsi que les dépouilles de 17 otages décédés depuis le début du cessez-le-feu. 11 autres se trouvent toujours à Gaza et doivent être rendus selon les termes de l'accord, sur la base de la proposition du président américain Donald Trump.

Israël a déclaré que neuf des otages décédés étaient des ressortissants israéliens, tandis que les deux autres étaient des travailleurs originaires de Thaïlande et de Tanzanie.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé à plusieurs reprises de reprendre les combats si les corps n'étaient pas restitués rapidement. Le Hamas était tenu de livrer tous les otages restants, vivants ou décédés, le lundi 13 octobre.

Le groupe basé à Gaza a toutefois déclaré que cela prendrait du temps, car la plupart des dépouilles des otages sont enfouies sous d'importants décombres et nécessitent d'importants travaux d'excavation.

Le groupe a également demandé à plusieurs reprises des machines lourdes pour pouvoir récupérer les corps et les retourner, mais Israël a refusé de fournir ce matériel.

Le Hamas a également accusé Israël de plus de 50 violations de la trêve jusqu'à présent, allant de l'ouverture du feu sur les Palestiniens au parrainage de rebelles armés pour inciter au chaos et à la limitation de l'aide, et a appelé la communauté internationale à veiller à ce qu'Israël respecte les termes de l'accord.