Le nouveau chef du Hamas : une « tempête Sinouar » va frapper Israël

Yahya Sinouar, qui a été tué à Gaza par les forces israéliennes la semaine dernière, "a déclenché une tempête" contre Israël qui va "conduire à sa destruction", a déclaré le chef par intérim du Hamas.

Rendant hommage à son ancien collègue par liaison vidéo lors d'une cérémonie commémorative à Istanbul lundi, Khaled Mechaal a ajouté qu'Israël "a cherché à imposer un destin sombre à Sinouar, mais Dieu lui a légué un héritage de dignité ; il a vécu avec un courage inébranlable et est mort dans l'honneur".

Israël a diffusé des images d'un homme assis sur une chaise, le bras blessé, repoussant un drone avant d'être abattu.

Dans son discours vidéo, Mechaal a déclaré que le Hamas "restera fidèle à ses principes, à ses valeurs et à ses stratégies de leadership et de résistance", poursuivant que le groupe, qui est classé par le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Union européenne comme une organisation terroriste, "a enduré le voyage de la résistance pendant des décennies".

Cependant, Mechaal ne fait actuellement que reprendre la direction par intérim du bureau politique du Hamas en dehors des territoires palestiniens, qu'il a quittés après la guerre des Six Jours en 1967. Il n'y a pas vécu depuis.

Sinouar, qui a dirigé les attaques du 7 octobre qui ont tué plus de 1 200 Israéliens, est le dernier des nombreux hauts responsables du Hamas tués dans le conflit, qui a également fait plus de 40 000 morts côté palestinien, selon le ministère de la santé de Gaza.

Sa mort laisse un vide de pouvoir sans successeur évident dans le territoire, où les deux tiers des infrastructures ont été endommagés ou détruits.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est également engagé à poursuivre l'offensive à Gaza, affirmant que la guerre n'était "pas encore terminée", malgré les appels de plus en plus nombreux à un cessez-le-feu lancés par des alliés internationaux, notamment les États-Unis, et par les familles des otages retenus à Gaza.

Les soldats israéliens ont également poursuivi leur invasion terrestre du Liban après avoir tué le chef historique du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à la fin du mois de septembre. Depuis, le gouvernement israélien réfléchit à la manière de répondre à une attaque iranienne en réponse à la mort de Nasrallah. Selon des experts, les responsables du gouvernement israélien y voient là une occasion de neutraliser complètement l'Iran et ses alliés.

Les commentaires de Mechaal suggèrent que le Hamas n'abandonnera pas non plus le combat.

Un leader aguerri

Khaled Mechaal est habitué à occuper des postes de direction au sein du Hamas, puisqu'il a déjà été président de son bureau politique à deux reprises.

Né en 1956 à Silwad, en Cisjordanie sous contrôle jordanien, la famille de Mechaal s'est réfugiée en Jordanie puis au Koweït après la guerre des Six Jours en 1967. Au Koweït, il a rejoint le mouvement conservateur des Frères musulmans alors qu'il était encore à l'école, ce qui l'a conduit à s'engager dans une voie de politique radicale.

Après avoir travaillé comme professeur de physique au Koweït, il est devenu l'un des membres fondateurs du Hamas lors de sa création en 1987, devenant président de son bureau politique pour la première fois en 1996, poste qu'il conservera jusqu'en 2017.

Un an après son entrée en fonction, il a failli être tué lors d'une tentative d'assassinat du Mossad, qu'il décrira plus tard comme "un bruit fort dans mon oreille... comme un boom, comme une décharge électrique".

Pendant un certain temps, Mechaal a été considéré comme une figure modérée au sein du Hamas, ouvert à un "cessez-le-feu permanent" avec Israël en échange d'un État palestinien à Gaza et en Cisjordanie occupée. Une position largement considérée comme intenable aujourd'hui.

Après la mort d'Ismail Haniyeh dans une explosion à Téhéran en juillet, Mechaal a repris la présidence du bureau politique jusqu'à ce que Sinwar lui succède. Après la mort de ce dernier, Mechaal serait devenu plus intransigeant.