États-Unis : un "agent de l'Iran" inculpé par contumace pour un projet d'assassinat de Donald Trump
Téhéran préparait-il l'assassinat de Trump ?
Le ministère américain de la Justice a inculpé un "agent de l'Iran" pour un projet d'assassinat de Donald Trump qui aurait été commandité par le Corps des Gardiens de la révolution (CGRI), force d'élite du régime des mollahs.
Le procureur général Merrick Garland a déclaré que Farhad Shakeri, un Afghan de 51 ans résidant à Téhéran après avoir passé 14 ans en prison aux États-Unis, a informé les autorités américaines "qu'il avait été chargé de fournir un plan pour tuer" le candidat républicain à la Maison blanche avant l'élection du 5 novembre.
Shakeri entretiendrait un "réseau de complices" enrôlés par Téhéran pour des opérations de surveillance et d'assassinat.
Une plainte pénale a été déposée contre lui devant le tribunal fédéral de Manhattan.
Selon les enquêteurs, le 7 octobre, Shakeri a été chargé par un responsable du CGRI d'élaborer un plan d'assassinat de Trump dans un délai d'une semaine. Si le délai n'était pas respecté, ils prévoyaient de reporter la tentative d'assassinat, pensant que Trump perdrait les élections et qu'il serait alors plus facile de l'éliminer.
Le gouvernement américain a précisé que Shakeri n'avait pas été arrêté et qu'il se trouvait probablement en Iran.
Deux de ses complices, Carlisle Rivera, 49 ans, et Jonathan Loadholt, 36 ans, ont déjà été arrêtés.
Steven Cheung, porte-parole de Donald Trump, a déclaré que le président élu était "au courant" du projet d'assassinat et que rien ne le dissuaderait "de retourner à la Maison Blanche et de rétablir la paix dans le monde".
Shakeri s'est installé aux États-Unis alors qu'il était enfant, mais il a été condamné à une peine de 14 ans de prison pour vol et expulsé en 2008. C'est en prison qu'il a rencontré Rivera et Loadholt. Les deux hommes étaient notamment impliqués dans la surveillance d'une journaliste américaine d’origine iranienne dont l'assassinat était également prévu.
Téhéran aurait également chargé Shakeri de surveiller deux Juifs américains à New York. Une récompense de 500 000 dollars lui a été promise pour l'élimination de l'une ou l'autre de ces cibles. Shakeri risque jusqu'à cent ans de prison.
La plainte pénale indique que Shakeri a révélé certains détails des complots présumés lors d'une série d'entretiens téléphoniques enregistrés avec des agents du FBI alors qu'il se trouvait en Iran.
La raison déclarée de sa coopération, d'après les enquêteurs, était d'essayer d'obtenir une réduction de la peine de prison pour un "associé" qui se trouvait derrière les barreaux aux États-Unis.
Selon la plainte, bien que les agents aient déterminé que certaines des informations qu'il a fournies étaient fausses, ses déclarations concernant un complot visant à tuer Trump et la volonté de l'Iran de payer de grosses sommes d'argent ont été jugées exactes.
Le complot, révélé quelques jours seulement après la victoire de Trump face à la démocrate Kamala Harris, reflète ce que les fonctionnaires fédéraux ont décrit comme des "efforts continus" de l'Iran pour cibler des représentants du gouvernement américain, y compris Trump, sur le sol américain.
"Peu d'acteurs dans le monde représentent une menace aussi grave pour la sécurité nationale des États-Unis que l'Iran", a déclaré le procureur général Merrick Garland dans un communiqué.
Ces accusations ont été rejetées par la diplomatie iranienne. La mission de l'Iran auprès des Nations Unies a, elle, refusé de commenter.
Des agents iraniens ont également mené une opération de piratage et de fuite de courriels appartenant à des associés de la campagne Trump dans ce que les autorités ont estimé être une tentative d'ingérence dans l'élection présidentielle.
Les responsables du renseignement ont déclaré que l'Iran s'opposait à la réélection du républicain, estimant qu'il était plus susceptible d'accroître les tensions entre Washington et Téhéran.
La première administration Trump a mis fin à l'accord nucléaire historique avec l'Iran, a réimposé des sanctions économiques paralysantes et a ordonné l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani qui a conduit à une grave escalade des tensions au Moyen-Orient.
Deux tentatives d'assassinat ont été perpétrées contre M. Trump cette année : le 13 juillet lors d'un meeting de campagne dans le comté de Butler, en Pennsylvanie, où il a été légèrement blessé à l'oreille, et le 15 septembre lors d'une partie de golf à West Palm Beach, en Floride. Le milliardaire n'a pas été blessé lors du second incident.
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