COP 29 : les dirigeants des petites îles remontent au créneau
Alors que la COP29 se poursuit à Bakou, la High Ambition Coalition, menée par les Îles Marshall, a réaffirmé ses engagements en matière de climat.
Hilda Heine, présidente des Îles Marshall, a même réussi à se montrer optimiste à l'égard de la future administration américaine lors de la session plénière de la coalition :
"Je communiquerai avec le président élu Trump sur l'importance pour notre sécurité commune, en tant que leurs bases dans les îles Marshall, de prendre la crise climatique au sérieux. Je pense, comme je l'ai dit, que l'Accord de Paris est un processus solide. Nous ne pensons pas que le résultat de l'élection mettra nécessairement un terme au processus en cours. Aux États-Unis, il y a des États et des villes qui font déjà avancer activement ce processus."
À la même occasion, le Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, s'est montré nettement plus critique sur la question.
"Je pense que le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris sera une mesure rétrograde. Les États-Unis ont une obligation, une obligation morale, peut-être plus que toute autre, de fournir un leadership et un financement climatique pour faire face au problème du changement climatique en raison de leurs émissions historiques."
Il a ajouté : "Ils doivent fournir des fonds pour nettoyer le gâchis qu'ils ont créé pendant des centaines d'années. Nous devons également fournir des fonds à titre de justice climatique, car en fin de compte, les États-Unis, comme d'autres grands pays pollueurs, auraient créé un délit à l'encontre de l'ensemble de l'humanité. Je pense qu'il est tout à fait inapproprié qu'ils se soustraient à leurs obligations."
Plusieurs dirigeants ont pris la parole au sommet ce mercredi, notamment la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui a insisté sur la nécessité d'éliminer progressivement les combustibles fossiles et a souligné que la fusion nucléaire pouvait changer la donne. Le Premier ministre albanais, Edi Rama, s'est écarté du scénario en remettant en question la raison d'être du sommet si les dirigeants continuent à faire comme si de rien n'était.
Un rôle encore plus important pour l'Europe face aux États-Unis dirigés par Trump ?
Pour l'Union européenne, le président du Conseil européen Michel a déjà noté mardi qu'en 2023, l'UE et ses 27 États membres contribueraient à hauteur de 29 milliards d'euros au financement de la lutte contre le changement climatique.
Mais quel rôle l'UE peut-elle jouer ici à la COP29 lorsqu'il s'agit de faire pression pour des objectifs climatiques collectifs plus ambitieux ? Euronews a posé la question à Wopke Hoekstra, commissaire européen chargé de l'action pour le climat.
"Nous avons été l'un des leaders du financement de la lutte contre le changement climatique et nous avons fait plus que notre part. Nous continuerons à le faire et pourtant, dans le même temps, nous disons à nos interlocuteurs du monde entier que ceux qui ont la capacité de payer davantage devraient également prendre cette responsabilité".
Mais quid les États-Unis se retirent de l'accord de Paris ? Cela pourrait-il encourager l'UE à renforcer ses engagements ?
"Nous avons toujours eu une excellente collaboration avec les administrations américaines, qu'elles soient de gauche ou de droite, et nous continuerons exactement à le faire", a souligné le commissaire.
Des projets de propositions officieux circulent déjà
Mais le renforcement de l'action en faveur du climat pourrait également conduire à une plus grande compétitivité, comme l'a expliqué M. Hoekstra.
"Ce que nous voyons, c'est que si vous voulez décarboniser, c'est une stratégie climatique, mais c'est aussi une stratégie économique et de croissance, et de nouveaux secteurs se développent. Pensez à l'industrie éolienne, pensez à l'industrie solaire, il y a donc un énorme potentiel économique. Ce que nous ferons, c'est encourager et créer l'espace nécessaire pour que les entreprises puissent le faire, et nous défendrons plus férocement des conditions de concurrence équitables au sein de l'UE".
Les négociations sont entrées dans une phase délicate ici à Bakou, avec des projets de proposition non officiels qui circulent déjà et des divisions, des refus et des ambitions différentes. La question la plus fréquemment posée ces dernières heures est : à quoi ressemblerait une COP réussie ?
Today