La maire d'Amsterdam regrette d'avoir utilisé le mot "pogrom" pour décrire les attaques contre les supporters Israéliens
La maire d'Amsterdam a déclaré qu'elle regrettait d'avoir utilisé le mot "pogrom" pour décrire les attaques contre les supporters de football israéliens dans la capitale néerlandaise après le match entre le Maccabi Tel-Aviv et l'AFC Ajax.
S'exprimant lors d'une conférence de presse au lendemain du match, Mme Halsema avait déclaré : "Des garçons en scooter ont sillonné la ville à la recherche de supporters de football israéliens, il s'agissait d'un délit de fuite. Je comprends très bien que cela rappelle le souvenir des pogroms".
Par définition, le mot "Pogrom" (destruction, pillage en langue russe) a servi à qualifier le Massacre organisé contre la communauté juive notamment à la fin du XIXe siècle dans l'Empire russe. Le temps ayant passé, le mot est désormais utilisé pour désigner des violences extrêmes contre la population juive en général.
Mme Halsema est revenue sur l'utilisation qu'elle a faite de ce terme, affirmant qu'il avait été manipulé pour servir des objectifs politiques, tant au niveau national qu'international.
Je dois dire que dans les jours qui ont suivi, j'ai vu comment le mot "pogrom" est devenu très politique et s'est transformé en propagande. Le gouvernement israélien a parlé d'un pogrom palestinien dans les rues d'Amsterdam. À La Haye, le mot pogrom est principalement utilisé pour discriminer les Marocains amstellodamois, les musulmans. "Ce n'est pas ce que je voulais dire. Et je ne voulais pas qu'il en soit ainsi", a déclaré Mme Halsema aux médias publics néerlandais ce dimanche.
Interrogée sur la possibilité d'utiliser à nouveau ce terme, Mme Halsema a répondu : "Je n'ai pas fait de comparaison directe, mais j'ai dit que je pouvais imaginer ce sentiment. Et c'est ainsi que j'ai voulu exprimer mon chagrin. Mais je ne suis pas un instrument dans un combat politique national et international".
La maire a critiqué les services de sécurité locaux pour leur incapacité à anticiper les violences, déclarant : "Je n'avais pas connaissance de ces informations... L'histoire d'un club raciste ne m'a jamais été racontée correctement".
Elle a également condamné Israël pour avoir rapidement présenté l'incident comme une attaque contre des Israéliens, malgré le comportement antérieur des supporters du Maccabi, qui ont scandé des slogans anti-arabes et déchiré des drapeaux palestiniens.
"Nous avons été complètement pris au dépourvu par Israël. À 3 heures du matin, le Premier ministre Netanyahu donnait déjà une conférence sur ce qui s'était passé à Amsterdam, alors que nous étions encore en train de rassembler les faits", a-t-elle déclaré dans l'interview de dimanche.
Geert Wilders jette de l'huile sur le feu
La violence du match de football a ébranlé le gouvernement néerlandais, la ministre des Finances du pays, Nora Achahbar d'origine marocaine, ayant annoncé sa démission vendredi à la suite de propos racistes tenus par un de ses collègues en Conseil des ministres, en rapport avec les violences contre des Israéliens.
Mercredi dernier, Mr. Wilders avait en effet rendu les Marocains responsables des attaques contre les supporters de football israéliens, affirmant que "nous avons vu des musulmans chasser des juifs" et ajoutant qu'elles étaient alimentées par "des Marocains qui veulent détruire les juifs". Il a déclaré que les personnes reconnues coupables d'implication devraient être expulsées si elles ont la double nationalité.
En annonçant sa démission, Nora Achahbar membre du parti centriste Nouveau contrat social, a déclaré que "les manières polarisantes ont eu un tel impact sur moi que je ne pouvais ou ne voulais plus remplir mon rôle de secrétaire d'État".
"La polarisation de la société est dangereuse parce qu'elle sape les liens entre les gens. À cause de cela, nous commençons à nous considérer comme des adversaires plutôt que comme des concitoyens", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Today