La Lituanie rouvre sa frontière avec le Bélarus après la violation de son espace aérien
Le gouvernement lituanien a annoncé, ce mercredi 19 novembre, la réouverture des deux postes-frontières avec la Biélorussie. Les points de passage Medininkai et de Šalčininkai avaient été fermés le 30 octobre après le survol de ballons utilisés pour faire passer clandestinement des cigarettes.
Dénoncés comme un acte délibéré de Minsk, proche allié de Moscou, ces survols avaient entraîné la fermeture temporaire des aéroports de Vilnius, la capitale, et de Kaunas. La Lituanie avait alors annoncé la fermeture de sa frontière pendant un mois, avec quelques exceptions.
La réouverture, initialement prévue ce jeudi, a été avancée d'une journée après des négociations techniques entre des délégations de douaniers des deux pays, qui se sont tenues mardi 18 novembre.
Cette décision devrait faciliter le retour des quelque 2 000 camions lituaniens bloqués de l'autre côté de la frontière. Les autorités de Minsk avaient alors refusé d’ouvrir un corridor exclusivement destiné à évacuer ces véhicules, exigeant que la Lituanie rouvre complètement la frontière.
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko avait dénoncé la fermeture des points de passage comme étant une "folle escroquerie" et a accusé Vilnius de s'engager dans une "guerre hybride" contre son pays.
Mais la Lituanie a prévenu que la frontière pourrait être à nouveau fermée si les ballons et les drones réapparaissaient. "Si la situation empire à nouveau, nous nous réservons le droit de fermer les frontières à tout moment", a déclaré le Premier ministre Inga Ruginienė, ajoutant que la frontière était rouverte prématurément après plusieurs semaines relativement calmes sans violations majeures de l'espace aérien ni perturbations des vols.
La Pologne voisine a rouvert cette semaine deux de ses postes-frontières avec le Bélarus.
L'OTAN et l'UE en alerte
La Lituanie, membre de l'OTAN et de l'Union européenne, partage une frontière avec le Belarus et l'exclave russe de Kaliningrad.
L'OTAN et l'Union européenne sont en état d'alerte après une série de violations de l'espace aérien au cours des dernières semaines. Les autorités européennes suspectent Moscou d'être à l'origine de ces incursions.
L'OTAN a adressé un avertissement à la Russie, fin septembre, déclarant qu'elle utiliserait tous les moyens pour se défendre contre toute nouvelle violation de son espace aérien après l'abattage de drones russes au-dessus de la Pologne et le rapport de l'Estonie faisant état d'une intrusion d'avions de combat russes.
Ces incidents ont semé la consternation parmi les dirigeants européens et soulevé des questions sur l'état de préparation de l'OTAN face à une éventuelle agression russe.
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