...

Logo Pasino du Havre - Casino-Hôtel - Spa
in partnership with
Logo Nextory

Des chimistes développent un bracelet révolutionnaire contre la "drogue du viol"

Culture • Aug 18, 2025, 1:45 PM
5 min de lecture
1

À première vue, il s'agit d'un bracelet de festival ordinaire. Mais cet accessoire cache en réalité un laboratoire microscopique capable de détecter en quelques secondes la présence de la "drogue du viol" (GHB) ou d'autres substances intoxicantes dans une boisson.

Cette invention, conçue par une équipe de chimistes portugais et espagnols, pourrait réduire considérablement le nombre d'agressions sexuelles.

Comment fonctionne le bracelet ?

Le bracelet dissimule deux capteurs colorimétriques miniatures. L'un réagit à la présence de GHB (acide gamma-hydroxybutyrique), l'autre à des composés du groupe des amines, tels que la scopolamine ou certaines cathinones.

Il suffit de mouiller une partie de la bande avec une goutte de boisson - si elle devient verte, il ne faut pas continuer à boire.

"C'est un produit conçu comme un bouclier personnel. Il peut fonctionner jusqu'à cinq jours, en testant à plusieurs reprises différentes boissons", explique le professeur Carlos Lodeiro Espiño, qui a dirigé les travaux de recherche.

Le GHB est un produit chimique incolore et inodore qui se métabolise rapidement dans l'organisme. Quelques heures seulement après son ingestion, il peut être pratiquement indétectable par des tests standard.

Les victimes de la "drogue du viol" perdent souvent conscience ou oublient des événements, ce qui complique considérablement les enquêtes ultérieures. En Europe, jusqu'à un tiers des agressions sexuelles impliquant des agents chimiques ont lieu après l'administration de GHB ou de ses dérivés.

Du laboratoire au club

Le projet est le fruit d'une collaboration de plusieurs mois entre des chercheurs du Portugal et de l'université de Valence, en Espagne, qui se sont appuyés sur 20 années d'expérience en matière de méthodes de détection optique.

Les premiers lots de bracelets ont déjà fait leur apparition dans de concerts, de festivals et dans des clubs populaires en Espagne et au Portugal. En été, lorsque la fréquentation touristique est maximale et que la fête se poursuit jusqu'à l'aube, le risque d'utilisation de drogues du viol augmente considérablement.

Le bracelet est léger, biodégradable et ne nécessite aucune application ou équipement supplémentaire. Il ressemble à un simple bracelet d'identification et se fond facilement dans la foule. La réaction chimique prend quelques secondes et le résultat est visible à l'œil nu.

Pour les particuliers, le coût d'un bracelet doté de deux capteurs devrait se situer entre 3 et 5 €. Si le projet gagne en popularité, ses créateurs prévoient d'en étendre la distribution à d'autres pays européens.

"Ce bracelet ne résoudra pas le problème des violences sexuelles, mais il peut jouer un rôle important dans leur prévention", affirment les chercheurs.

Les créateurs espèrent que le financement sera assuré par les organisateurs d'événements, les autorités locales et les institutions publiques, dans le cadre des programmes "safe festival" ou "safe municipality".

Un premier essai très concluant à Valence

D'autres solutions technologiques et chimiques remplissant une fonction similaire sont déjà disponibles sur le marché, telles que des bandelettes de test jetables à tremper dans une boisson et des récipients équipés de capteurs chimiques.

Une équipe de chercheurs sud-coréens a également mis au point un tatouage temporaire dont le motif passe instantanément du jaune au rouge au contact d'une "drogue du viol".

Enfin, des étudiants du département d'ingénierie des matériaux de l'université d'État de Caroline du Nord, aux États-Unis, ont mis au point un vernis à ongles qui change de couleur au contact des substances utilisées dans les "drogues du viol".

Bien que les résultats du bracelet ne soient pas encore considérés comme des preuves devant les tribunaux, le simple fait de l'avoir en sa possession peut avoir un effet dissuasif sur les agresseurs potentiels.

Dans la région de Valence, après l'introduction des bracelets, le nombre de tentatives d'intoxication signalées lors de festivals est tombé pratiquement à zéro. Les chercheurs travaillent déjà à la mise au point d'une deuxième génération du dispositif, qui serait officiellement reconnue par les services de toute l'Europe.